Date de publication : 4 septembre 2024

Introduction

Les décisions financières sont souvent influencées par les émotions et les biais cognitifs. Comprendre la psychologie de l’investissement est essentiel pour éviter les erreurs et optimiser la performance de son portefeuille.

Cet article explore la psychologie de l’investissement en trois parties principales : les biais psychologiques courants, l’impact des émotions sur les décisions financières, et les stratégies pour éviter les décisions émotionnelles. 

Nous aborderons également l’importance du soutien des professionnels.

La psychologie de l’investissement

La psychologie de l’investissement étudie comment les facteurs psychologiques influencent les décisions d’investissement. Elle est à prendre en compte par tous, car même les investisseurs les plus informés peuvent être influencés par leurs émotions, ce qui peut entraîner des erreurs et des pertes financières.

La compréhension de la psychologie de l’investissement a évolué avec les travaux de certains chercheurs, notamment ceux de Daniel Kahneman et Amos Tversky, qui ont introduit des concepts tels que les biais cognitifs et l’aversion à la perte. Leurs travaux ont démontré que les décisions financières ne sont pas toujours rationnelles et qu’elles peuvent être influencées par des facteurs émotionnels.

Les biais psychologiques courants

Plusieurs biais psychologiques sont constatés chez les investisseurs, le biais de confirmation, la surconfiance, et le biais de représentativité.

Le biais de confirmation est la tendance à rechercher, interpréter et se rappeler des informations de manière à confirmer ses croyances. Cela peut conduire les investisseurs à ignorer les signaux d’alerte et à prendre des décisions basées sur des informations biaisées.
Exemple : Madame X croit en l’avenir des énergies renouvelables et ignore les rapports négatifs, investissant sur ce thème malgré les avertissements sur l’impact négatif de la hausse des taux d’intérêts sur leur “business modèle”.

La surconfiance pousse les investisseurs à surestimer leurs connaissances et leurs compétences, ce qui peut les amener à prendre des risques excessifs. Cette attitude peut entraîner des pertes importantes, car les investisseurs sous-estiment souvent les incertitudes du marché.
Exemple : Monsieur X, après quelques succès, pense qu’il a compris la méthode pour gagner régulièrement et augmente alors significativement les capitaux désormais investis, prenant alors des risques excessifs et aboutissant à des pertes.

Le biais de représentativité consiste à juger de la probabilité d’un événement en fonction de sa ressemblance avec un cas existant. Cela peut amener les investisseurs à rapprocher les tendances passées des cas présents, sans tenir compte de la situation actuelle ou des facteurs contextuels.
Exemple : Un investisseur voit une nouvelle entreprise technologique croître rapidement et suppose qu’elle réussira comme une qui a très bien évolué, sans examiner les différences contextuelles (parts de marchés, coût d’emprunt des capitaux, etc…).

L’impact des émotions sur les décisions financières

Les émotions ont souvent des impacts sur les décisions financières des investisseurs. Parmi nombre d’entre elles, nous allons étudier la peur du risque, l’excès de confiance, et la panique.

La peur de perdre peut amener les investisseurs à vendre des actifs trop tôt ou à passer à côté d’investissements éventuellement rentables. Cette réaction émotionnelle est généralement irrationnelle et peut nuire à la performance à long terme du portefeuille.
Exemple : Monsieur X possède des actions d’une entreprise technologique prometteuse. Après une légère baisse du cours de l’action, Monsieur X panique et décide de vendre toutes ses actions pour éviter de perdre davantage. Quelques mois plus tard, le cours de l’action remonte de manière significative, et Monsieur X réalise qu’il a manqué une opportunité de gains substantiels en réagissant trop rapidement à une fluctuation finalement mineure quand on garde son sang-froid.

La cupidité et l’excès de confiance peuvent pousser les investisseurs à prendre des risques imprudents dans l’espoir de gains rapides. Cela peut conduire à des bulles spéculatives et à des pertes significatives.
Exemple : Madame X, encouragée par ses gains récents sur le marché boursier, décide d’investir massivement dans une startup sans faire de recherches approfondies, convaincue qu’elle réalisera des profits rapides. La startup voit sa technologie dépassée par une société concurrente quelques mois plus tard, et Madame X perd une grande partie de son investissement initial. Cette prise de risque excessive, motivée par l’avidité, lui a causé des pertes importantes.

La panique survient souvent en période de forte volatilité. Vendre impulsivement ses actifs lors d’une baisse du marché signifie que l’on concrétise des pertes et nuit évidemment aux objectifs d’investissement de long terme que l’on s’était fixé.
Exemple : Durant une période de forte volatilité boursière, Monsieur X voit la valeur de son portefeuille chuter rapidement. Pris de panique, il vend tous ses actifs à perte pour éviter des pertes additionnelles. Le marché se redresse quelques semaines plus tard parce que les autorités viennent en soutien (aides budgétaires ou baisses des taux d’intérêts), et Monsieur X constate qu’il a cristallisé ses pertes en vendant impulsivement, compromettant ainsi ses objectifs d’investissement à long terme.

Stratégies pour éviter les décisions impulsives

Afin d’éviter les décisions impulsives, quelques stratégies peuvent être envisagées. 

  • Se former continuellement sur les marchés financiers et la gestion des risques peut aider les investisseurs à prendre des décisions plus précises et moins émotionnelles. Comprendre les principes de l’investissement est une étape clé pour éviter les pièges psychologiques.
  • Créer et suivre des règles préétablies peut aider à minimiser l’impact des émotions. Ces plans doivent inclure des stratégies de gestion des risques et des objectifs clairs à long terme.
  • Diversifier son portefeuille permet de répartir les risques et de réduire l’impact des fluctuations du marché sur les investissements individuels. Une bonne diversification peut atténuer les réactions émotionnelles face aux pertes spécifiques.

Les logiciels de conseil en investissement et les plateformes de suivi de portefeuille, peuvent aider à prendre des décisions basées sur des données. Cela réduit donc l’influence des émotions parce que les décisions sont prises en se basant sur des données objectives et des analyses rigoureuses, plutôt que sur des réactions impulsives. 

Le soutien des professionnels

Les conseillers financiers peuvent offrir des conseils objectifs et aider à élaborer des stratégies d’investissement adaptées aux objectifs et au profil de risque de l’investisseur. Leur expertise peut également aider à éviter les pièges émotionnels.

Le conseil de professionnels et le soutien psychologique peuvent aider les investisseurs à comprendre et à gérer leurs émotions. Le rôle des professionnels est d’offrir des techniques et des outils pour maintenir une perspective d’investissement rationnelle et disciplinée.

Conclusion

La psychologie de l’investissement joue un rôle crucial dans la prise de décisions financières. Comprendre et éviter les biais psychologiques, gérer l’impact des émotions et utiliser des stratégies disciplinées sont essentiels pour réussir en tant qu’investisseur.

Établir des plans solides et chercher l’aide de professionnels sont des étapes clés pour éviter les décisions précipitées liées aux émotions. Prenez le temps d’évaluer vos comportements d’investissement et adoptez une approche plus rationnelle pour atteindre vos objectifs financiers.

Pour un accompagnement personnalisé et des conseils adaptés, contactez l’un de nos experts patrimoniaux, afin d’éviter toute décision impulsive.

Investir sur les marchés financiers en été, bonne ou mauvaise idée ?

Category: ÉclaireurÉclaireur Septembre 2024Pour aller plus loinVie pratique