Marchés financiers :
- La plupart des entreprises américaines ont adopté depuis de nombreuses décennies une pratique boursière importante : le rachat de leurs propres actions.
- Depuis 2010, ces rachats d’actions ont presque triplé aux États-Unis, passant de 319 Mds $ à 925 Mds $ aujourd’hui (estimation faite par Goldman Sachs).
- En 2025, les rachats d’actions américains pourraient dépasser le seuil psychologique des 1000 Mds $, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas !
Conséquences pour les portefeuilles :
Les rachats d’actions sont un sujet de débat important entre investisseurs. Leurs détracteurs y voient un manque de projets d’investissements industriels, mais aussi un facteur déformant la répartition des profits entre actionnaires et salariés au détriment de ces derniers, et ce serait donner la priorité aux intérêts financiers de court terme (surtout si l’endettement permet d’effectuer des achats d’actions). Ceux qui y sont favorables y voient un outil d’optimisation de fiscalité pour les actionnaires, cela permet de rééquilibrer le bilan de l’entreprise, cela envoie aussi un message de confiance dans l’avenir de l’entreprise et dans sa sous-évaluation par la bourse. Le coût de l’emprunt ayant beaucoup monté, le financement de ces rachats d’actions reposera désormais surtout sur la trésorerie disponible de l’entreprise.
Macro-économie :
- La dynamique des démissions est un indicateur intéressant pour mesurer la vitalité économique ou bien, à l’inverse, les problèmes se posant sur le marché du travail d’un pays.
- Le pourcentage d’employés démissionnaires aux États-Unis était monté jusqu’à 3% en avril 2022, niveau historiquement élevé.
- Le nombre de démissions est retombé aujourd’hui à 2,1% de la population, donnée par ailleurs inférieure à la tendance de long terme.
Conséquences pour les portefeuilles :
La COVID a interrompu les flux migratoires aux États-Unis, et encouragé beaucoup de seniors à prendre une retraite anticipée. Le pays s’est retrouvé en situation de pénurie de main-d’œuvre, alors que la croissance économique réaccélérait. Le rapport de force se modifiant entre employeurs et employés, les conditions salariales se sont améliorées et les employés n’ont plus hésité à démissionner pour obtenir des hausses de salaires. Le cycle économique se tassant, et la dégradation du marché de l’immobilier due à la hausse des taux d’intérêts affectant la mobilité des employés, le rythme de démissions ralentit à nouveau. Cette normalisation des démissions est favorable aux bénéfices des entreprises américaines, et cela pourrait encourager la FED à baisser ses taux directeurs puisque le risque d’inflation salarial se tasse.