Date de publication : 2 avril 2021

Marchés Financiers :

  • Afin de mesurer les probabilités de remontées à venir de taux d’intérêts, il est possible de s’appuyer sur les projections d’inflation.
  • Le différentiel entre les anticipations d’inflation de moyen terme et de long terme reflète l’état du cycle économique tel que perçu par les investisseurs.
  • Lorsque les anticipations d’inflation de court terme sont supérieures à celles de long terme, ce qui est le cas actuellement, une surchauffe des prix est attendue à brève échéance, pouvant nécessiter une intervention des Banques centrales.

Conséquences pour les portefeuilles :

L’une des caractéristiques de cette crise sanitaire est que l’économie a été brutalement mise en sommeil. Beaucoup d’activités ont été soudainement stoppées, mais la consommation s’est partiellement reportée sur d’autres biens et services. Les structures de prix sont donc extrêmement perturbées actuellement. Par ailleurs, les effets de base d’une année à l’autre, notamment sur les matières premières, et la réouverture à venir des économies, laissent présager d’une forte inflation durant les prochains mois. Il est toutefois difficile de savoir si cette inflation sera simplement conjoncturelle ou éventuellement plus structurelle. Le différentiel de projection d’inflation par échéances indique que les investisseurs sont convaincus qu’il s’agirait plutôt d’une inflation temporaire. Il conviendra toutefois de surveiller ce différentiel car pouvant signaler en amont le risque de durcissement de politique monétaire des Banques centrales.

Macro  Économie :

  • La crise de la COVID-19 a fait peser un risque majeur sur les revenus des ménages, que les États ont dû compenser par des soutiens budgétaires extraordinaires.
  • Chaque pays a géré la situation à sa façon, et des écarts de traitement très importants peuvent être observés sur les revenus des ménages entre 2019 et 2020. 
  • Si quelques pays (Espagne, Autriche, Italie…) ont laissé ces revenus baisser, la plupart des pays ont été généreux, le revenu des ménages ayant parfois même beaucoup progressé durant cette crise (Canada, Pologne, États-Unis…).

Conséquences pour les portefeuilles :

La façon dont chaque pays a fait face à la crise sanitaire aura beaucoup de conséquences sur la nature de la reprise économique à venir. Lorsque les ménages ont vu leurs revenus progresser significativement, cela devrait renforcer leur confiance dans l’avenir et surtout leur capacité à consommer lorsque les économies fonctionneront normalement. Toutefois, la consommation n’est qu’une partie du problème, il faut aussi vérifier si le tissu industriel national, autrement dit les entreprises du pays, ont été elles aussi suffisamment préservées pour pouvoir répondre à cette future consommation. Si ce n’est pas le cas, cela signifie qu’il faudra importer les produits de l’étranger. Autrement dit, les ménages auront été alors préservés, mais ce sont des entreprises étrangères qui profiteraient de la reprise économique plutôt que les entreprises nationales. Avoir protégé les revenus des ménages n’était donc pas nécessairement le meilleur des choix stratégiques.

Points macro et marchés – l’Éclaireur d’avril 2021

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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