- Les statistiques chinoises reflètent finalement l’étendue de l’impact du coronavirus.
- La production industrielle, destinée à la clientèle nationale et aux exportations, s’effondre de -13.5% en février, en rythme annualisé.
- Les ventes au détail baissent encore plus brutalement, décrochant de -20.5% en février, en rythme annualisé.
- L’ampleur de la reprise économique entamée en mars ne devrait être que très partiellement reflétée lors des prochaines statistiques.
Conséquences pour les portefeuilles :
La pétrification d’une part très importante de l’économie chinoise a eu des conséquences inédites sur les principaux indicateurs économiques et financiers du pays. La production a été très perturbée, voire parfois complètement stoppée, du fait de la très forte interdépendance entre entreprises, mais aussi car la province confinée de Hubei est un gigantesque atelier de production. Alors même que le pays oriente ses efforts vers la consommation nationale, celle-ci s’est elle aussi effondrée du fait des mesures drastiques adoptées. La croissance économique redémarre, mais la clientèle internationale pourrait faire défaut car les confinements se multiplient à travers le monde entier, notamment en Europe et aux États-Unis, les deux principales destinations à l’exportation. La prudence reste de mise quant aux perspectives du pays.
Marchés financiers :
- Lorsqu’une entreprise américaine rencontre de trop importantes difficultés financières, elles peut se placer sous le régime du Chapitre 11.
- Dans la plupart des cas, la société garde alors le contrôle de ses opérations pour tenter de se réorganiser, mais reste soumise à la surveillance du tribunal.
- L’avantage de cette procédure est qu’elle entraîne la suspension automatique des actions des créanciers.
- Le Chapitre 11 est idéal lors des stress temporaires de trésorerie.
Conséquences pour les portefeuilles :
Le coronavirus affecte directement l’activité de très nombreuses entreprises, perdant brutalement leurs revenus alors même que les frais récurrents sont toujours dus ou débités. Plutôt que la faillite, les sociétés américaines chercheront à se placer sous le régime du Chapitre 11 durant les prochains mois. Les dirigeants de ces entreprises disposent alors d’un délai de 120 jours, pouvant toutefois être prorogé plusieurs fois et sans limitation de durée par le tribunal, pour tenter de redresser leur situation économique. Cette disposition devrait permettre à de nombreuses entreprises d’éviter la liquidation (Chapitre 7), en dépit de l’ampleur de l’arrêt économique en cours. Il est toutefois essentiel que les tribunaux soutiennent ces démarches, et que les comités de créanciers approuvent les plans de redressements des dirigeants.