Macro-économie:
- En 10 ans, la dette totale mondiale a triplé, passant de 80,8 à 255,3 trilliards $.
- Les gouvernements et les entreprises sont les deux agents économiques ayant le plus fortement augmenté leur endettement durant ces dernières années.
- Paradoxalement, la très forte baisse des taux d’intérêts a principalement bénéficié aux États et aux entreprises, les créanciers n’étant pas rebutés par les niveaux d’endettement déjà accumulés.
Conséquences pour les portefeuilles :
Les politiques monétaires très accommodantes des banques centrales ne cessent d’abaisser le coût de remboursement de l’emprunt pour tous les agents économiques, d’où l’incitation à s’endetter. L’inquiétude des banquiers centraux aujourd’hui est qu’un ralentissement économique significatif ne provoque des défauts de paiements ou des situations d’insolvabilités en série. Il est donc difficile d’envisager une inflexion significative des politiques monétaires en cours : les taux resteront durablement bas, affectant l’ensemble des classes d’actifs en bourse. Le manque de rendement des obligations peut inciter les investisseurs à des prises de risques parfois démesurées. Le contexte monétaire favorable n’exclut pas une analyse rigoureuse du cadre géopolitique et économique actuel.
Marchés financiers :
- Le cumul de trésorerie nette des sociétés américaines est passé de 968 Mds $ en 2009 jusqu’à un pic à 1 989 Mds $ en 2017, mais il décline à nouveau significativement depuis : 1 685 Mds $ en 2018 et 1 558 Mds $ attendu en 2019.
- En l’espace de dix ans, les sept sociétés américaines cotées disposant des plus importantes réserves de trésorerie disponible ont vu leur poids passer de 17% à 41% du cumul : il y a intensification de la concentration des réserves de cash.
Conséquences pour les portefeuilles :
La fiscalité américaine étant plus favorable aux rachats d’actions qu’aux versements de dividendes, le groupe de sept sociétés disposant des plus amples trésoreries est aussi celui effectuant des rachats massifs de ses propres actions en bourse, ce qui provoque un soutien “artificiel” de leurs cours de bourse. Le recul depuis un an de la trésorerie nette cumulée disponible pourrait préfigurer de moindres rachats d’actions à venir, surtout si le ralentissement économique incitait à être plus prudent. La trésorerie disponible étant concentrée entre un nombre restreint de sociétés, ces dernières disposent d’une capacité inégalée à investir ou encore à racheter si nécessaire des concurrents, ce qui tend à entretenir des situations de monopoles, situations inquiétant les régulateurs qui pourraient donc envisager des démantèlements à terme (cf. Amazon, Google, Facebook,…).