Marchés Financiers :
- Les annonces de découvertes de vaccins contre le coronavirus ont provoqué une hausse mensuelle spectaculaire des actions européennes : +14% pour le Stoxx600.
- Au-delà de l’ampleur de cette hausse, c’est surtout l’amplitude historique des écarts sectoriels qui mérite d’être soulignée.
- Les thématiques cycliques (énergie, banques, assurances) ont gagné plus de +25% durant le mois quand les défensives (soins à la personne, santé) n’ont progressé que de +5%.
Conséquences pour les portefeuilles :
Les indices boursiers ont des représentations sectorielles souvent très éloignées de la réalité des pays. Il ne faut donc pas transposer trop simplement des observations économiques pour en déduire des performances boursières potentielles. De plus, à la différence de l’économie réelle, les indices boursiers ont un “biais du survivant” : les sociétés les moins porteuses sont régulièrement retirées au profit d’entreprises bénéficiant en revanche de fondamentaux favorables. Les indices boursiers tirent ainsi profit d’une revitalisation régulière, soutenant leur performance sur la durée. Il convient donc d’analyser rigoureusement les biais sectoriels des indices pour en appréhender les potentiels et les risques, surtout s’il s’agit de combiner entre eux divers indices au sein d’une allocation d’actifs internationale.
Macro Économie :
- Le coronavirus a brutalement contraint les agents économiques à s’endetter, car ne bénéficiant généralement plus de leurs sources de revenus habituelles.
- En moyenne, la Zone Euro a observé un ajout d’endettement cumulé de +21% durant le premier semestre, mais cela dissimule une très forte dispersion entre pays.
- La nécessité de s’endetter a fortement varié d’un pays à l’autre, notamment en fonction du régime plus ou moins strict de confinement imposé.
Conséquences pour les portefeuilles :
La hausse de l’endettement due au coronavirus a été très variable d’un pays à l’autre lors du premier semestre. La très forte dispersion des endettements additionnels doit inquiéter car, même si l’Union Européenne a décidé d’entamer cet été un processus de mutualisation des dettes, les pressions pour un retour à l’orthodoxie budgétaire devraient vite réapparaître quand la situation économique sera normalisée. Le risque serait de voir certains pays vouloir imposer aux autres une austérité trop forte, ou bien encourager un fort relèvement de la fiscalité pour compenser ces dettes, erreur qui avait été commise avec la Grèce. La question du traitement par la Banque Centrale Européenne des créances qu’elle détient sur les États (i.e. une éventuelle annulation) sera un sujet très sensible pour les investisseurs.