Marchés financiers :
- Au gré de leurs échanges avec les entreprises, les analystes financiers révisent régulièrement leurs prévisions de bénéfices futurs.
- Depuis le début d’année, aux États-Unis comme en Europe, les révisions de bénéfices sont orientées à la hausse, et elles sont même remontées de façon très significative en Europe.
- La valorisation en bourse est ensuite la combinaison de l’évolution des révisions bénéficiaires et de la performance boursière des indices.
Conséquences pour les portefeuilles :
Le paradoxe de ce début d’année est que les révisions de bénéfices ont été haussières, et que pourtant ces mêmes indices baissent fortement. Ceci s’explique notamment par les énormes révisions à la hausse des secteurs de l’énergie et des matières premières, du fait de la guerre en Ukraine, qui font bien plus que compenser les secteurs qui sont pénalisés par ce conflit. Les différences de poids de ces secteurs entre indices transatlantiques expliquent largement les différences de dynamiques de révisions bénéficiaires. Le recul des indices s’explique, lui, principalement par l’impact des hausses de taux d’intérêts sur les calculs d’actualisation de bénéfices futurs, et par les craintes d’une possible récession à venir. Une progression des bénéfices n’est donc pas suffisante pour assurer la hausse des indices d’actions !
Macro-économie :
- Les investissements effectués par le secteur minier sont des projets de très long terme, car le retour sur investissement prend souvent des décennies.
- Le secteur a fortement réduit son niveau d’investissement, puisque les capitaux investis aujourd’hui ne représentent plus que la moitié de ceux investis il y a 10 ans.
- Si les prévisions de Goldman Sachs se révèlent justes, il ne faut pas attendre d’accélération de ces investissements dans les prochaines années.
Conséquences pour les portefeuilles :
La réussite de la transition énergétique induit l’envol, durant les prochaines décennies, de la consommation de la plupart des métaux industriels et des métaux « rares ». Pourtant, les entreprises minières communiquent aujourd’hui sur une forme de stabilité des rythmes de capitaux qui seront investis dans le domaine. Ceci s’explique notamment par l’ampleur des contraintes réglementaires d’autorisation d’exploitation, puis de protection et de réhabilitation, des sites miniers. Par ailleurs, ces entreprises ont désormais très souvent des difficultés à financer leurs projets futurs, les banques et les marchés financiers favorisant désormais les investissements « socialement responsables ». Faudra-t-il, pour que la transition énergétique puisse se faire, que les États assument le financement de ces activités ?