- La balance courante est le solde positif (excédent) ou négatif (déficit) des flux commerciaux (biens et services) et financiers (dividendes, intérêts…) d’un pays vis-à-vis de l’étranger.
- Une balance structurellement excédentaire permet au pays de rembourser sa dette et/ou de prêter à d’autres pays, alors qu’une balance déficitaire doit être compensée en empruntant à l’étranger ou en cédant des actifs.
Conséquences pour les portefeuilles :
Le rendement des obligations d’État à 10 ans allemandes est à nouveau négatif (-0.20%). Autrement dit, c’est le créancier qui verse un intérêt et non pas l’État allemand lorsqu’il contracte un emprunt ! Cette situation paradoxale s’explique principalement par l’énorme excédent commercial du pays. De plus, l’orthodoxie budgétaire (équilibre budgétaire inscrit dans la Loi) réduit les besoins en capitaux de l’Allemagne (64% de dette/PIB). La solvabilité du pays attire logiquement les investisseurs, mais provoque l’effondrement du rendement du Bund. Le vieillissement de la population allemande incitant à détenir des actifs financiers de « rendement », ils n’ont plus d’autre choix que de prêter de plus en plus de capitaux aux pays étrangers, notamment en zone Euro pour éviter les impacts de devises. L’Allemagne est donc de plus en plus sensible aux fluctuations des actifs étrangers !
- L’indice « SOX » des semi-conducteurs est un indice d’actions, coté aux États-Unis, regroupant les plus grandes entreprises mondiales du secteur, sachant que leur poids dans l’indice dépend de la valorisation boursière de chaque société.
- Alors que l’indice était tombé au plus bas à 171 en novembre 2008 du fait de la crise des « subprimes », il vaut aujourd’hui 1296, soit une progression de +657%, ou bien encore +21% par an.
Conséquences pour les portefeuilles :
La performance boursière des semi-conducteurs est particulièrement impressionnante mais, pour autant, leur valorisation reste raisonnable puisque le rapport prix/bénéfice (i.e. PER) du « SOX » est de 14.9 quand l’indice S&P500 est à 16.5. Ce paradoxe s’explique par l’hyper-croissance de ce secteur qui ne cesse de trouver de nouveaux débouchés : informatique, automobile, aéronautique, télécoms, objets connectés, intelligence artificielle… Cette diversité de clients atténue le risque cyclique qui le caractérisait auparavant. De plus, les barrières à l’entrée technologiques et capitalistiques sont très élevées, empêchant la venue de nouveaux entrants. Le fort repli récent du « SOX » s’explique moins par le risque cyclique, que parce qu’il est au cœur du conflit entre les États-Unis et la Chine : le « SOX » devient un baromètre boursier des relations sino-américaines !