Date de publication : 4 juin 2020

  • Le taux d’utilisation des capacités est le ratio entre les moyens de production effectivement mobilisés pour produire rapporté à l’ensemble des capacités potentiellement disponibles.
  • Le coronavirus ayant perturbé ou complètement interrompu la production de beaucoup d’entreprises américaines, ce ratio est logiquement tombé sur son plus bas historique : 64.9% en avril 2020.

Conséquences pour les portefeuilles :

Lorsque le taux d’utilisation des capacités de production est élevé, les entreprises ont alors un outil de production susceptible de ne plus pouvoir toujours satisfaire aux besoins des clients, c’est donc plutôt une incitation pour l’entreprise à investir afin de gagner en flexibilité. Réciproquement, lorsque cet indicateur est bas, l’entreprise peut patienter pour réaliser de nouveaux investissements. Avant même la crise du coronavirus, le taux d’utilisation des capacités avait baissé à 77% fin 2019 aux États-Unis. Ceci signifie que les éventuels plans de soutiens du gouvernement américain qui chercheraient à stimuler en priorité l’investissement pourraient être moins efficaces qu’espéré. Cet indicateur est donc intéressant à analyser partout dans le monde afin de déterminer la stratégie de relance à adopter.

Marchés financiers :

  • Au-delà de la recherche de gain en capital, les dividendes et les rachats d’actions contribuent beaucoup à motiver les investisseurs à investir sur les actions.
  • Les dividendes récompensent la fidélité de l’actionnaire accompagnant le projet de long terme de l’entreprise.
  • Les rachats d’actions par la société elle- même créent implicitement un effet de rareté sur les titres de l’entreprise, puisqu’il y en a alors moins en circulation en bourse.

Conséquences pour les portefeuilles :

La crise du coronavirus a un effet important sur les stratégies des entreprises : elles donnent la priorité à la reconstitution de la trésorerie pour assurer leur survie. Les rachats d’actions et les versements de dividendes passent donc au second plan, risquant d’être réduits ou temporairement suspendus. Aux États-Unis, les rachats d’actions sont généralement intenses et souvent privilégiés dans les stratégies de retours aux actionnaires, la fiscalité s’y appliquant étant plus avantageuse. Les entreprises bénéficiant de disponibilités financières pourraient parfois vouloir utiliser ces capitaux pour acheter des concurrents affaiblis et faiblement valorisés. Les doutes des investisseurs quant à ces deux stratégies expliquent leur sous- performance atypique par rapport à la performance de l’indice global.

Points macro et marchés – l’Éclaireur de juin 2020

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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