Marchés Financiers :
- Les progressions de bénéfices par action aux États-Unis et en Europe affichent d’importants écarts à cause de la COVID.
- Les entreprises américaines ont vu leurs résultats mieux résister en 2020, les grandes sociétés de technologies ou pharmaceutiques ayant profité de cette crise.
- En 2021, l’Europe verra en revanche ses principaux secteurs industriels (automobile, aéronautique…) ou de services (tourisme…) se réactiver, d’où le fort rattrapage attendu.
Conséquences pour les portefeuilles :
De façon atypique, la performance des marchés européens est plus forte cette année que celle des marchés américains, y compris lorsqu’on la corrige des effets de variation des devises. Les biais sectoriels respectifs transatlantique expliquent largement la sensibilité plus ou moins forte à la réouverture ou non des économies, et cette dynamique est actuellement très favorable à l’Europe. Par ailleurs, la forte connotation « croissance » des entreprises américaines ralentit ces indices plus sensibles aux variations de taux d’intérêts, alors qu’à l’inverse le fort poids des financières en Europe est un atout actuellement. Le cycle américain étant soutenu par une politique budgétaire plus agressive qu’en Europe, le risque de durcissement monétaire par les banquiers centraux est plus fort aux États-Unis qu’en Europe.
Macro Économie :
- Les États-Unis ont depuis de nombreuses décennies une balance commerciale déficitaire, autrement dit leurs importations l’emportent nettement sur leurs exportations.
- La Chine représentait généralement à elle seule autour des ⅔ du déficit commercial américain.
- La COVID a brutalement accentué le déficit commercial américain vis-à-vis du reste du monde, mais celui à l’égard de la Chine a diminué en proportion du total, bien qu’ayant progressé en absolu.
Conséquences pour les portefeuilles :
La lutte d’influence internationale entre les États-Unis et la Chine incite les Administrations américaines successives à limiter la dépendance du pays à l’égard de la Chine. L’approche tarifaire adoptée par D.Trump n’a pas résisté face à cette crise sanitaire exceptionnelle, et il a de nouveau fallu importer massivement des produits chinois en 2019. La Chine a représenté en moyenne 43% du déficit commercial américain l’an passé, et il sera intéressant de voir si les États-Unis parviennent sur la durée, grâce au plan de relance de J.Biden, à réduire à la fois la dépendance aux biens produits à l’étranger, mais plus particulièrement à l’égard de la Chine. Afin de se faire un allié de l’Union Européenne face à la Chine, les États-Unis pourraient temporairement accepter de laisser filer les déficits vis-à-vis de l’Europe.