Date de publication : 4 mars 2021

Marchés Financiers :

  • Afin de mesurer les risques de remontées à venir de taux d’intérêts, il convient d’observer l’évolution de la courbe des taux de marché.
  • Les échéances jusqu’à 3 ans sont celles sur lesquelles la Banque centrale américaine (FED) agit principalement.
  • Les échéances plus éloignées sont celles reflétant le mieux les anticipations futures des investisseurs.
  • À ce stade, les investisseurs anticipent donc une remontée de 35PB des taux d’intérêts américains d’ici 5 ans.

Conséquences pour les portefeuilles :

La courbe des taux d’intérêts est une sorte de baromètre de la croissance et de l’inflation à venir, telles que perçues par les investisseurs. Mais on ne peut s’arrêter là car les Banques centrales ont la capacité, par leurs interventions, d’influencer très fortement ces courbes, notamment en achetant les obligations des États. Au vu de l’actuelle courbe des taux, les investisseurs considèrent que la FED durcira sa politique monétaire dans 3 à 5 ans, sauf à ce que les fondamentaux évoluent beaucoup. La FED privilégierait donc la croissance et un coût de l’emprunt modéré, et serait prête à tolérer un peu d’excès d’inflation temporaire. Pour les marchés d’actions, les valeurs de croissance, telles que les grandes sociétés de technologies, seraient les plus négativement affectées par une forte remontée des taux longs.

Macro  Économie :

  • L’inflation était jusqu’alors faible car la démographie mondiale, la forte concurrence mondiale, le poids croissant des services et de la technologie pesaient sur les prix.
  • La crise du COVID-19 pourrait relancer l’inflation à court terme, beaucoup de chaînes de production et de livraisons étant perturbées. 
  • Les politiques budgétaires, très interventionnistes, pourraient par ailleurs contribuer à déclencher une inflation plus structurelle que conjoncturelle.

Conséquences pour les portefeuilles :

L’inflation sera un sujet majeur pour les investisseurs en 2021. En effet, si la croissance économique n’était pas satisfaisante, ce serait un moyen d’atténuer tout de même le coût réel des emprunts pour les États et les entreprises. L’inflation observée, et plus encore celle anticipée par les investisseurs, déterminera le niveau des taux d’intérêts sur les emprunts, autrement dit l’ampleur du nécessaire ajustement des marchés obligataires. Mais les taux d’intérêts étant utilisés pour apprécier la valorisation des actions, ce sont aussi les valeurs de croissance, donc les poids lourds des grands indices boursiers, qui pourraient être potentiellement fragilisées par une remontée trop rapide des taux. Parmi les investissements généralement recherchés dans les phases d’inflation : les matières premières et les bancaires.

Points macro et marchés – l’Éclaireur de mars 2021

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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