Macro-économie:
- Le taux d’utilisation des capacités, mesuré en pourcentage, reflète l’intensité avec laquelle les capacités de production sont mobilisées afin de créer des biens ou des services.
- L’Allemagne voit actuellement son taux d’utilisation s’effondrer du fait de problème structurels domestiques (filière automobile) et de problèmes conjoncturels externes (tensions commerciales internationales).
- Cet indicateur est, parmi d’autres, mis en avant par certains économistes pour encourager l’État allemand à effectuer des soutiens budgétaires.
Conséquences pour les portefeuilles :
L’Allemagne subit actuellement un choc industriel très fort qui commence même à affecter les activités de service du pays (cf. PMI des services qui décroche en septembre à 52.5). Le gouvernement allemand est donc incité à faire de la relance, mais l’orthodoxie budgétaire reste plutôt de mise, notamment pour des raisons électorales. Par ailleurs, l’actuelle faiblesse du taux d’utilisation des capacités laisse présumer qu’une relance serait modérément efficace, puisqu’il faudrait préalablement absorber ces excédents de capacités. De plus, le pays manque de main d’oeuvre qualifiée et l’immigration est devenue un sujet sensible, ce qui est un autre frein à une relance. Tant que l’emploi et la consommation domestique resteront solides, une relance significative semble peu probable. Les émissions d’obligations d’État allemand resteront donc « rares », et le Bund devrait rester recherché.
Marchés financiers :
- Le ratio entre l’indice des obligations d’entreprises fragiles et risquées (« High Yield ») face à l’indice de l’ensemble des obligations d’entreprises permet d’identifier les phases de stress économique ou financier significatives.
- Sur le long terme, on observe un comportement assez similaire entre ce ratio et l’évolution du CAC40 dividendes réinvestis, au bémol près que le CAC40 est beaucoup plus versatile.
- Le ratio entre obligations d’entreprises offre parfois des signaux « prémonitoires » quant à l’évolution des actions, notamment pour les rebonds futurs.
Conséquences pour les portefeuilles :
Une décorrélation entre le ratio d’obligations et le CAC40 peut être observée actuellement, puisque le ratio obligataire baisse depuis un an, alors que le CAC40 affiche des records historiques. Les politiques monétaires extrêmement accommodantes des banques centrales incitent à rechercher du rendement sur les obligations d’entreprises risquées ou bien au travers des actions, ces dernières distribuant des dividendes. La baisse du ratio sur les obligations montre que les investisseurs commencent implicitement à se méfier du risque de défauts de paiements des entreprises « High Yield » par rapport à celles ayant des bilans ou des perspectives d’activité solides. Les investisseurs sur les actions n’intègrent en revanche pas autant cet éventuel risque économique ou financier. L’avenir dira si l’alerte lancée par le ratio obligataire était justifiée ou non.