Marchés financiers :
- Depuis la fin de 2020, c’est-à-dire approximativement le point culminant des marchés obligataires, l’indice global des obligations internationales de Bloomberg a perdu -24%.
- Cet indice obligataire agrège tous les types d’obligations d’États, d’entreprises… du monde entier, il est donc représentatif de l’état des lieux de cette classe d’actifs.
- Durant la même période, l’indice MSCI monde des actions internationales a baissé pour sa part de -14%.
Conséquences pour les portefeuilles :
Une baisse conjointe et aussi forte de ces deux classes d’actifs est très rare : ce n’est intervenu que 3 fois en 30 ans, et jamais avec une telle ampleur. Le recul des obligations étant supérieur à -20%, on peut parler de krach obligataire. Ce mouvement s’explique par la très violente remontée de l’inflation (inédite depuis 40 ans !) due à la COVID et à la guerre en Ukraine, nécessitant un violent resserrement monétaire par les Banques centrales. La hausse des rendements obligataires fait chuter le cours des obligations, mais pénalise aussi les actions car les taux d’intérêts sont utilisés dans les calculs d’actualisation de flux de bénéfices ou de dividendes futurs. Les gestions diversifiées subissent simultanément l’effondrement de leurs deux actifs principaux, la mutualisation est donc, exceptionnellement, inefficace.
Macro-économie :
- Les Banques centrales peuvent acheter des obligations qu’elles conservent dans leurs Bilans contre le versement de liquidités à l’économie.
- Les opérations de « reverse repo » consistent pour les banques commerciales à redonner à la Banque centrale, moyennant rémunération, leurs excédents de liquidités inemployées.
- Aux États-Unis, le Bilan total de la FED est de 8796Mds $ et les reverse repo du pays sont actuellement de 2426Mds $, soit plus d’¼ de ce total.
Conséquences pour les portefeuilles :
Depuis la crise des « subprimes » en 2007, les chocs majeurs se sont succédé et les Banques centrales ont dû procéder à des achats massifs d’obligations pour aider les États à soutenir l’économie. La crise de la COVID a particulièrement intensifié cette stratégie, le Bilan de la FED ayant par exemple plus que doublé depuis la fin de 2019. Aujourd’hui, les Banques centrales veulent toutefois freiner la croissance économique pour endiguer une inflation historiquement forte. Les investisseurs s’interrogent sur le possible effet très négatif qu’aurait la baisse du Bilan de la FED sur l’économie et peut-être plus encore sur les marchés financiers. En approximation, les opérations de « reverse repo » indiquent que la FED pourrait potentiellement réduire d’¼ la taille de son Bilan sans que l’économie ne s’en ressente trop.