Date de publication : 4 décembre 2023

Marchés financiers

  • La décomposition du PIB mondial fait apparaître les États-Unis comme leader mondial persistant (20,7%), suivi par la Chine (15,8%), tous deux loin devant les 8 pays suiveurs (19,4%), et avec un reste du monde représentant 44,1% du total.
  • Lorsque l’on regarde le poids correspondant de ces pays ou blocs au sein du MSCI all world, indice boursier le plus large sur les actions, les États-Unis pèsent alors 59,6% du total, la Chine 3,6% et le reste du monde 13,4%.

Conséquences pour les portefeuilles :

Les indices boursiers sont une très mauvaise représentation de l’économie puisque les 10 premiers pays représentent 86,6% de l’indice mondial des actions contre 55,9% du PIB en réalité. Les pays développés sont très surreprésentés dans les indices d’actions, cela aux dépens des pays émergents. L’allocation d’actifs des investisseurs répliquant plus ou moins la structure des indices boursiers, il en découle que la bonne ou mauvaise tenue économique des pays émergents aura finalement un impact très modéré pour la bourse, et c’est la dynamique des sociétés occidentales qui reste déterminante. Cette remarque vaut aussi pour les allocations sectorielles : les indices boursiers s’écartent fortement de la réalité de l’économie. Une bonne prévision économique ne suffit alors pas pour réaliser de bonnes performances en bourse.

Macro-économie : 

  • La COVID, puis la guerre en Ukraine, ont provoqué un envol de l’inflation.
  • Prenons janvier 2021 pour base de calcul, et observons la zone Euro plus spécifiquement, de façon que les impacts d’inflation importée par les devises soient les mêmes pour tous les pays.
  • La dispersion d’inflation constatée est très forte : de 13,5% en Finlande jusqu’à 36,9% en Estonie, soit un rapport proche de 1 à 3 !
  • La France fait partie des meilleurs élèves avec 14,7% d’inflation.

Conséquences pour les portefeuilles :

Les écarts d’inflation ont été très importants au sein de la zone Euro. Les pays du sud ont eu une inflation modérée, quand les pays du nord ont vu leurs prix s’envoler. Cette différence s’explique par l’ampleur des « boucliers » budgétaires anti-inflation déployés par les pays du sud, la tradition d’orthodoxie budgétaire des pays du nord les ayant conduits à intervenir plus modérément ou plus tardivement. Les effets de base étant très élevés pour les pays du nord, ils constatent actuellement un fort recul de leurs taux d’inflation, alors qu’à l’inverse les pays du sud ont une dynamique de reflux des prix plus modeste. Les pays du nord étant généralement réticents aux baisses de taux directeurs par la BCE, l’actuelle dynamique de leur inflation pourrait faciliter un positionnement plus vite accommodant par la BCE.

Points macro et marchés – l’Éclaireur décembre 2023

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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