Date de publication : 4 mars 2024

Marchés financiers

  • La structure de détention des actions des entreprises cotées en bourse diffère énormément d’un pays à l’autre.
  • La plupart des pays occidentaux ont généralement une majorité d’actionnaires domestiques.
  • Les Etats-Unis, principale place mondiale pour les actions, n’ont que 17% d’investisseurs étrangers au capital de leurs sociétés.
  • La zone Euro a en revanche un actionnariat beaucoup plus fragmenté : 56% d’investisseurs domestiques contre 44% de non-résidents.

Conséquences pour les portefeuilles :

La question de la structure de détention par les investisseurs domestiques ou étrangers est souvent évoquée pour la dette des pays, mais trop rarement pour les actions. Pourtant, cela a beaucoup d’importance. Un droit de vote est habituellement associé aux actions détenues, ce qui signifie qu’un pays étranger peut influencer de façon très significative la nomination des dirigeants à la tête des entreprises, et leur stratégie industrielle ou financière : la question de la souveraineté nationale est potentiellement en jeu. Par ailleurs, les entreprises procédant généralement à des versements de dividendes, c’est autant de richesse nationale profitant finalement à des actionnaires étrangers. La contrepartie favorable est que les entreprises trouvent à se financer là où les financements domestiques ne suffiraient pas toujours.

Macro-économie : 

  • Les ménages américains sont généralement très endettés.
  • Les principaux postes constituant cette dette sont : l’immobilier pour 73% du total, suivi des prêts étudiants et des crédits automobiles représentant 9% du total chacun.
  • La dette des ménages américains est très majoritairement contractée à taux fixes (89% du total), la crise immobilière des “subprimes” ayant modifié en profondeur les conditions d’octroi de crédits hypothécaires par les banques.

Conséquences pour les portefeuilles :

Économistes et investisseurs s’étonnent de l’impact modéré des hausses de taux directeurs de la FED. Les ménages américains sont généralement très endettés, avec un taux d’épargne limité (4,2% du revenu épargné), et leur consommation représente les ⅔ du PIB. Si la hausse des taux a eu peu d’effet, c’est que les Américains sont principalement endettés à taux fixes : 89% du total. Lorsque les taux directeurs montent, ce n’est donc que 11% de leurs dettes qui y sont sensibles. La contrepartie défavorable est que, même si les taux directeurs américains doivent baisser significativement en 2024 et 2025, leur impact favorable sur le coût d’endettement des ménages sera faible. En revanche, il est probable que cela profite aux actions et aux obligations qu’ils détiennent, d’où un gonflement de la valeur de leur patrimoine.

Points macro et marchés – l’Éclaireur mars 2024

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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