Date de publication : 5 septembre 2023

Marchés financiers

  • Le taux de marge bénéficiaire mesure la rentabilité d’une entreprise après déduction de toutes ses dépenses, ses taxes, les intérêts des emprunts…
  • Le taux de marge du S&P500 reflète donc le degré de rentabilité des 500 plus grandes multinationales américaines.
  • Ce taux avait atteint un pic de 13% au 2nd trimestre de 2021, pour revenir désormais à 11,1%, soit les niveaux de la fin de 2018.
  • Si le consensus a raison, ce taux remonterait à 12,3% fin 2024.

Conséquences pour les portefeuilles :

L’actuelle performance des actions américaines fait souvent débat entre investisseurs, dans la mesure où une récession (i.e. 2 trimestres consécutifs de recul du PIB) pourrait intervenir prochainement. Toutefois, la rentabilité des entreprises ne dépend pas que de leurs chiffres d’affaires, et c’est bien toute la structure de coûts qui détermine en fin de compte la rentabilité des sociétés. Il est par exemple possible que l’intégration rapide de l’intelligence artificielle dans de nombreux secteurs d’activité permette de réaliser des gains de productivité significatifs, et que le taux de marge bénéficiaire des grands groupes américains progresse alors significativement l’an prochain. L’analyse du cycle économique n’est donc pas suffisante pour justifier de prendre des bénéfices sur les actions américaines.

Macro-économie : 

  • La numérisation ne cessant de progresser, les semi-conducteurs sont indispensables au quotidien des particuliers et des entreprises.
  • La part de marché des États-Unis dans les semi-conducteurs est de loin la plus importante avec 46%, devançant la Corée du Sud (19%) et le Japon (9%).
  • L’Europe dispose d’une part de marché dérisoire (9%) par rapport à ses besoins en semi-conducteurs, ou bien par rapport aux États-Unis (46%) ou à l’Asie (43%).

Conséquences pour les portefeuilles :

Les semi-conducteurs sont un enjeu stratégique entre grandes zones. Les États-Unis en sont les leaders, mais ils produisent finalement peu de semi-conducteurs haut de gamme au regard de leurs besoins, alors que c’est plutôt la spécialité de Taïwan. La Chine ambitionnant de s’emparer un jour de Taïwan, ceci explique le lancement en urgence du « CHIPS and Science Act » américain, enveloppe budgétaire favorisant la relocalisation sur le territoire américain des productions de semi-conducteurs. Les États-Unis imposant par ailleurs une forme de blocus technologique afin de freiner le développement de la Chine, cette dernière menace désormais de ne plus exporter certains métaux rares dont elle a le quasi-monopole, indispensables aux semi-conducteurs. Ce sujet pourrait donc être un possible « cygne noir » pour les marchés financiers.

Points macro et marchés – l’Éclaireur septembre 2023

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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