Macro-économie :
-
- La Chine publie tous les mois une statistique retraçant les variations nettes d’un mois à l’autre des crédits accordés par les banques aux entreprises et aux ménages.
-
- Cette statistique peut parfois être négative (moins de crédits accordés que le mois précédent), mais est généralement positive, et elle a été d’une amplitude très atypique en janvier : deux à trois fois supérieure à la norme !
- Le nouvel an chinois (5 février) peut expliquer très partiellement cette variation, mais c’est plus probablement le signe que les autorités ont ordonné aux banques d’assouplir fortement leurs conditions d’octroi de crédit.
Conséquences pour les portefeuilles :
Les autorités chinoises doivent manœuvrer entre le tassement structurel de la croissance nationale et le choc conjoncturel provoqué par les tensions commerciales avec les États-Unis. Si le ralentissement économique du pays venait à être trop brusque, des révoltes sociales pourraient survenir, ce que les autorités veulent évidemment empêcher. Les dirigeants chinois ont donc probablement été contraints d’ouvrir les vannes du crédit, notamment aux petites entreprises qui sont les plus fragiles. Par ailleurs, ceci reflète aussi certainement la plus grande difficulté pour les grands groupes à se financer au travers des marchés financiers fin 2018. Si une normalisation de cette statistique n’intervenait pas rapidement, il faudrait alors s’inquiéter d’une possible crise économique et financière chinoise !
Marchés financiers :
-
- Bien que faisant partie de l’Union Européenne, le Royaume-Uni a préféré conserver sa propre devise plutôt que d’adopter l’Euro.
-
- Après le référendum sur le Brexit, la Livre a décroché de -17.5% face à l’Euro, ce qui a atténué l’ampleur du tassement économique que cet événement aurait pu produire.
- En dépit de la proximité de l’échéance des discussions avec Bruxelles (fin mars 2019), la Livre Sterling s’apprécie depuis le début d’année, probablement dans l’espoir d’un report d’agenda.
Conséquences pour les portefeuilles :
Disposer de sa propre devise est un instrument de politique économique important lors des crises économiques, puisqu’il est alors possible de jouer sur les parités de changes pour gagner temporairement en compétitivité. La remontée de la Livre Sterling face à l’Euro (+4.86% en 2019) a un impact direct sur la performance des actions britanniques (+6.02% pour le Footsie en 2019, dividendes réinvestis) face aux actions européennes (+10.25% pour l’EuroStoxx50 en 2019). En revanche, corrigée de l’effet devise, la performance des actions britanniques est de +11.02% en 2019. Si les investisseurs devaient confirmer leur prise de position favorable à la Livre Sterling contre Euro, il faudrait probablement s’attendre à une contre-performance persistante des actions britanniques, et cela en dépit du fait qu’une part importante des actions cotées en Grande-Bretagne soient des multinationales, notamment dans le secteur des matières premières.