
En mars, les actions ont poursuivi leur hausse, beaucoup d’indices affichant même à l’occasion de nouveaux records historiques. Cette dynamique favorable s’explique d’abord par les résultats meilleurs qu’attendus des entreprises, mais aussi par les perspectives dévoilées par les dirigeants et ayant encouragé les analystes et les gérants à relever leurs objectifs de cours à cette occasion. Par ailleurs, les réunions des Banques centrales ont conforté les hypothèses de baisses des taux directeurs à venir, probablement à partir de juin : la perspective de bénéficier de coûts de financements réduits à l’avenir a évidemment été bien accueillie par les marchés. Notre conviction demeure qu’un cycle de long terme d’investissement par les Etats et par les entreprises est engagé, justifiant notre surpondération persistante sur les actions.

Depuis le début d’année, la forte résilience de l’économie américaine a entretenu le débat quant à la nécessité, à l’ampleur, ou bien encore au timing de démarrage de baisse des taux directeurs par les Banques centrales. En mars, la FED et la BCE ont toutes deux implicitement laissé entendre que les détentes monétaires pourraient intervenir à partir de juin, ce qui ne résout toutefois pas les questions du rythme des baisses à venir et du taux d’intérêt terminal auquel ces baisses aboutiront. Ces annonces ont bien évidemment soulagé les marchés obligataires, mais l’ampleur des émissions que devront réaliser les Etats pour financer leurs déficits budgétaires ou bien celles pour refinancer leurs dettes existantes ont limité les gains sur les obligations souveraines. A ce stade, les obligations d’entreprises nous semblent toujours devoir être privilégiées par rapport aux obligations des États.

En mars, la FED et la BCE ont finalement laissé entendre aux investisseurs que l’inflexion de leur politique monétaire pourrait commencer en juin. Les obligations ont évidemment accueilli favorablement cette annonce. Les obligations d’entreprises ont particulièrement salué ce message car il s’est accompagné simultanément, dans le cas de la FED, d’un relèvement des attentes de croissance économique américaine. Ceci signifie que le risque de défaut de paiement devrait être contenu puisque la croissance pourrait rester résiliente et que les charges de dettes diminueront grâce à la Banque centrale. Ceci explique pourquoi les obligations d’entreprises ont continué de mieux se comporter que les obligations des Etats. Nous maintenons notre surpondération sur les obligations d’entreprises, privilégiant néanmoins en priorité les entreprises les plus solvables.

La résilience de la croissance américaine a permis au Dollar de s’apprécier vis-à-vis des principales devises en 2024. La FED ayant décidé de baisser ses taux directeurs, probablement à partir de juin, le billet vert pourrait en théorie perdre un peu de son attrait relatif. Toutefois, la plupart des grandes Banques centrales étant dans la même dynamique, il n’est pas certain que le Dollar reflue. Comme souvent, la Banque du Japon fait exception à la règle, cette dernière ayant décidé de relever un peu ses taux directeurs en mars. Toutefois, ce mouvement restant très prudent, le reflux du Yen a persisté, ce que les autorités japonaises pourraient voir d’un mauvais œil et décider d’intervenir en soutien de la devise nationale. Pour les résultats des entreprises et les allocations d’actifs, il convient de rester vigilant quant aux impacts des devises, car affectant fortement les performances finales.

Depuis le début d’année, la croissance économique mondiale surprend plutôt favorablement, c’est pourquoi la demande en matières premières est un peu plus forte que le consensus ne l’attendait. Les tensions géopolitiques entretiennent en parallèle le rebond des prix de l’énergie, qui eux-mêmes font monter les prix des autres matières premières, le surcoût énergétique étant répercuté dans les prix finaux. Les efforts de soutien de sa croissance par la Chine stimulent finalement un peu les prix des métaux industriels, sachant que la transition énergétique devrait être un soutien structurel pour ce segment des matières premières. Le caractère plus accommodant des Banques centrales a profité aux métaux précieux en mars. Un cycle de long terme favorable aux matières premières nous paraissant être engagé, c’est pourquoi nous maintenons notre surpondération sur cet actif.

Après un début d’année difficile, les actions et les obligations des pays émergents se sont enfin redressées en mars. Les efforts de la Chine pour stimuler un peu sa croissance économique ont évidemment contribué au rebond des actions émergentes, le pays représentant autour d’¼ des indices d’actions émergentes. La FED ayant par ailleurs laissé entendre qu’elle pourrait amorcer une baisse de ses taux directeurs à partir de cet été, cela a aussi encouragé les investisseurs à diversifier plus fortement leurs allocations, notamment sur les actifs réputés “risqués”. Le panier des devises émergentes continuant toutefois de baisser face au Dollar, l’appétit pour le risque des investisseurs est probablement encore modéré. Nous continuons de privilégier dans nos allocations une exposition indirecte aux pays émergents, via leurs principaux partenaires occidentaux.