
Le début d’année a été marqué par 3 séquences successives pour les actions. La première a été la crainte d’une surchauffe économique américaine, et que le risque d’inflation qui lui est associée empêche la FED de baisser encore ses taux directeurs. Après cette phase de correction temporaire, les statistiques économiques ont plutôt rassuré, notamment l’inflation qui a un peu régressé, d’où le rebond des actions. Enfin, la société chinoise DeepSeek a jeté le doute quant à la valorisation des valeurs phares de la technologie profitant très directement des développements de l’intelligence artificielle, mais leurs reculs ont été en partie compensés par les sociétés pouvant profiter de ces nouveaux développements. Les annonces tarifaires de l’administration Trump seront probablement le facteur moteur pour les actions en février. Nous maintenons notre surpondération sur les actions.

Les investisseurs obligataires se sont inquiétés en ce début d’année du risque potentiel de surchauffe de l’économie américaine, la politique à venir de D.Trump ayant a priori pour conséquence de ré-accélérer la croissance du pays, mais aussi son inflation potentielle. C’est précisément ce second point qui inquiète les stratèges financiers, ces derniers accordant désormais une moindre probabilité aux baisses de taux directeurs par la FED en 2025. Par ailleurs, le programme de D.Trump devrait entretenir des déficits budgétaires importants, qu’il conviendra de financer par l’émission de nouvelles obligations et, pour attirer les acheteurs, il pourrait être nécessaire d’offrir des rendements élevés. Une bonne statistique d’inflation américaine a toutefois apaisé les flux vendeurs sur les obligations. Nous restons neutres à l’égard des obligations souveraines.

En ce début d’année, et dans le prolongement de 2024, les obligations d’entreprises ont offert une meilleure performance que leurs homologues des États. Ceci s’explique par le fait que le risque de récession économique est modéré dans la mesure où les gouvernements restent dépensiers, soutenant d’autant l’activité économique, et que les Banques centrales sont pour la plupart engagées dans un processus d’assouplissement de leurs politiques monétaires, bien que l’ampleur ou le rythme peuvent varier beaucoup selon les pays ou zones. Ce contexte limite le risque de défauts de paiements des entreprises sur leurs remboursements d’obligations et sur le paiement des coupons. Dès lors, il nous semble justifié de maintenir une surpondération sur les obligations d’entreprises, préférant néanmoins en priorité les entreprises les plus solvables.

La première moitié du mois a été favorable au Dollar, les investisseurs ayant réduit leurs attentes de baisse de taux directeurs par la FED. La surexposition au Dollar étant toutefois consensuelle depuis la réélection de D.Trump, ce mouvement s’est vite essoufflé, conforté en cela par une statistique d’inflation américaine meilleure qu’attendue. En seconde partie du mois, les parités entre grandes devises se sont donc réajustées, et l’Euro en a été plutôt le gagnant en relatif. Le Yen japonais progresse du fait du durcissement confirmé de sa politique monétaire par la Banque du Japon, mouvement qui la différencie des autres Banques centrales. Dans un contexte de potentielle guerre tarifaire, il conviendra d’être particulièrement vigilant quant aux fluctuations des devises, ces dernières pouvant être des instruments pour neutraliser les impacts des tarifs douaniers.

Pour les matières premières, le début d’année 2025 s’apparente aux dynamiques observées en 2024. Le pétrole et l’énergie restent sous pression, la demande mondiale étant modérée et l’offre excédentaire, l’OPEP+ étant de plus en plus divisée. Les métaux précieux, à l’inverse, continuent d’être recherchés par les investisseurs, mais ils font aussi l’objet d’achats structurels par de nombreuses Banques centrales souhaitant conforter leurs Bilans avec un actif tangible et réputé résilient en cas de crise. Les métaux industriels progressent modestement, dans l’attente d’un possible plan de relance économique chinois. Les denrées alimentaires ont un peu progressé du fait de divers aléas climatiques dans le monde. Un cycle de long terme favorable aux matières premières nous paraît être engagé : nous maintenons notre surpondération sur cet actif.

Les actifs des pays émergents ont souffert durant la première moitié de janvier du fait de la force persistante du Dollar. A mesure que le Dollar a commencé à régresser à nouveau, cela a encouragé quelques achats sur ces actifs. Il convient de noter que D.Trump n’a pas encore mis en place de tarifs douaniers, et qu’il a même eu un discours étonnamment accommodant à l’égard de la Chine. Dans la mesure où la Chine est un poids lourd dans les actifs émergents, cela a évidemment été une source de soulagement et a permis un rebond de ces actifs durant la seconde partie du mois. La politique économique à venir de D.Trump étant difficilement prévisible, il nous semble préférable de conserver une exposition neutre aux émergents, ou bien encore d’adopter une exposition indirecte aux émergents via leurs principaux partenaires occidentaux.