Date de publication : 4 janvier 2019

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Actions

Le mois de décembre s’est finalement révélé être historiquement défavorable pour les marchés d’actions, notamment pour les marchés américains qui faisaient l’objet d’allocations très consensuelles. Les incertitudes politiques et économiques qui se sont manifestées en 2018 ont provoqué de très forts écarts de performances sectorielles durant l’année, les investisseurs se reportant finalement majoritairement vers des thématiques défensives ou vers les secteurs versant des dividendes généreux. Les allocations étant désormais généralement prudentes, avec notamment du cash ou des stratégies de protection au travers des options, une accélération baissière semble moins probable, les portefeuilles ayant déjà été rééquilibrés. Toute bonne nouvelle début 2019 prendrait vraisemblablement à contrepied les investisseurs. Malgré un “momentum” complexe, nous maintenons notre surpondération tactique sur les actions, notamment pour des motifs de valorisation.

Obligations souveraines 

Le dernier trimestre de l’année 2018 a permis aux obligations souveraines d’atténuer leurs replis de début d’année, voire pour certaines de finir l’année en progression, notamment celles réputées être les plus protectrices pour leurs porteurs (Bund allemand,…). La progressive prise en compte de la complexité politique ambiante, et de la dégradation économique que cela entraîne, a encouragé les investisseurs à se reporter vers les obligations d’États, et cela malgré leurs faibles rendements. Bien que la protection offerte par les obligations souveraines soit très modérée, la solvabilité des États séduit encore dans les phases troubles. En 2019, les banques centrales pourraient être contraintes de tenir à nouveau des discours monétaires plus accommodants, notamment afin de rassurer les investisseurs quant au financement de l’économie. Nous maintenons notre neutralité persistante à l’égard des obligations souveraines, celle-ci s’expliquant par la faiblesse des rendements offerts.

Obligations d’entreprises

 

En décembre, les rendements des obligations d’entreprises ayant des Bilans solides (“Investment Grade”) ont diminué. Autrement dit, les investisseurs considèrent que les coupons obligataires versés par ces sociétés permettent de protéger suffisamment d’une éventuelle dégradation additionnelle de la conjoncture économique mondiale. En revanche, les entreprises ayant des situations financières plus tendues (“High Yield”), et présentant donc un éventuel risque de défaut, ont vu leurs rendements monter encore. Les obligations à haut rendement des entreprises avoisinant désormais les 8% de coupon, tout regain d’optimisme politique et économique devrait se traduire par une appréciation de cette classe d’actifs. Parce qu’il nous semble que les craintes exprimées par les investisseurs quant aux perspectives économiques à venir sont excessives, nous maintenons notre surpondération sur les obligations d’entreprises, et restons neutres sur le “High Yield”.

Devises

En 2018, l’Euro a perdu -2% face au panier des 6 principales devises pendant que le Dollar s’est pour sa part apprécié de +4.5% face au même ensemble. Cette appréciation du Dollar a reflété à la fois la plus forte croissance américaine, mais aussi une politique monétaire restrictive par la FED quand la plupart des banques centrales étaient en revanche accommodantes ou neutres. En 2019, la croissance mondiale sera plus synchronisée et les politiques monétaires des banques centrales seront moins divergentes, ce qui devrait atténuer l’appréciation relative du Dollar. Cette situation devrait soulager les pays émergents, la hausse du Dollar les ayant fortement pénalisés en 2018. L’Euro sera confronté à deux échéances importantes durant le premier semestre : le vote du Brexit par le Parlement de Grande-Bretagne et les élections européennes en mai 2019. La forte volatilité des devises restera une importante source d’incertitudes pour les allocations financières.

Matières Premières

En 2018, l’indice composite des matières premières a perdu -12%. Ce recul reflète les doutes quant à la pérennité de la croissance mondiale, et notamment celle de la Chine, le pays étant le principal consommateur de matières premières dans le monde. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la croissance chinoise, mais celle-ci ralentissait déjà. Des soutiens économiques importants ont été mis en œuvre par les autorités chinoises durant l’automne, ce qui devrait apporter un certain soutien aux prix des matières premières début 2019. Le très fort repli du pétrole fin 2018 incitera certains producteurs à interrompre leur production, leurs puits n’étant désormais plus rentables, atténuant les risques de repli supplémentaire du pétrole. L’or a joué son rôle d’actif refuge fin 2018, mais a toutefois terminé l’année en léger repli. Nous conservons une allocation neutre sur les matières premières, sauf sur l’or pour ses qualités d’actif diversifiant.

Émergents 

Les pays émergents ont vécu une année 2018 particulièrement tourmentée sur les marchés financiers. Le bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine a déstabilisé les circuits d’échanges internationaux et a provoqué un violent recul des devises de ces pays. Afin de soutenir leurs devises et limiter les risque d’inflation, plusieurs banques centrales ont relevé leurs taux d’intérêts, pénalisant d’autant les perspectives économiques de ces pays. Les soutiens économiques mis en place par les autorités chinoises fin 2018 devraient atténuer les risques de fort ralentissement, mais le différend commercial sino-américain pèse sur les décisions d’investissement. Le Dollar pourrait voir sa dynamique s’essouffler en 2019 du fait d’une croissance américaine moins forte et d’une politique monétaire plus neutre. En dépit des fortes corrections boursières déjà observées, la faible liquidité des actifs émergents nous incite à maintenir notre sous-pondération à leur égard.

Vue des actifs – l’Éclaireur de janvier 2019

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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