En décembre, les investisseurs ont eu confirmation par les principales Banques centrales que les taux directeurs ne monteraient désormais plus, la FED laissant même entendre que des baisses de taux interviendraient en 2024 : le « pivot » monétaire est donc enfin acté ! Les rendements des obligations se sont brutalement détendus, profitant par effet domino favorable aux valorisations des actions. Les sociétés très endettées, mais aussi les entreprises dont le développement est très sensible au coût d’emprunt des capitaux, ou bien encore les petites capitalisations boursières, etc… ont opéré de violents rattrapages vis-à-vis des multinationales leaders de la cote. Notre conviction demeure qu’un cycle de long terme d’investissement par les Etats et par les entreprises est engagé, justifiant notre surpondération persistante sur les actions.
Rarement les obligations auront progressé aussi fortement que durant les 2 derniers mois de l’année. S’appuyant sur une dynamique de désinflation bien plus rapide qu’anticipée, les banquiers centraux ont enfin opéré le tant attendu « pivot » monétaire, laissant entendre que des baisses de taux sont envisagées en 2024. Les investisseurs, très souvent pris à revers par des discours bien plus accommodants qu’attendus, se sont précipités pour investir sur des obligations offrant encore des coupons élevés, ces derniers étant amenés à baisser en 2024. Tous les segments des obligations ont profité de ce mouvement, mais plus particulièrement les obligations d’entreprises. Dans un contexte d’économies assez résilientes, avec alors un risque de défauts de paiements modéré, les obligations d’entreprises nous semblent toujours devoir être privilégiées par rapport aux obligations des États.
La capitulation des investisseurs obligataires durant l’été a été intégralement effacée par le très violent rebond des 2 derniers mois de l’année. Les banquiers centraux ont en effet effectué leur « pivot » monétaire, les statistiques d’inflation déclinant bien plus vite qu’ils ne s’y attendaient. Les économies étant a priori vouées à atterrir en douceur en 2024 pour accélérer en 2025, les obligations d’entreprises sont particulièrement recherchées par les investisseurs : leur risque de défaut de paiement devrait rester contenu. Par ailleurs, les principaux remboursements de dettes d’entreprises devraient intervenir fin 2024, voire en 2025, et les taux directeurs auront déjà baissé à cet horizon : leur rendement-risque semble toujours favorable. Nous maintenons notre surpondération sur les obligations d’entreprises, en privilégiant néanmoins en priorité les entreprises les plus solvables.
Les fluctuations entre devises restent actuellement largement soumises aux inflexions de politiques monétaires des diverses Banques centrales. La FED américaine a particulièrement surpris les investisseurs par un ton étonnamment accommodant par rapport aux discours plus prudents à l’égard de l’inflation des autres Banques centrales, celui de la BCE notamment ! Le Dollar a de ce fait fortement reculé vis-à-vis des principales devises. Le Yen japonais a pour sa part oscillé de façon très erratique en cette fin d’année, la Banque du Japon envoyant des signaux contradictoires quant à sa future politique monétaire, sachant toutefois qu’un durcissement monétaire semble probable, ce qui devrait soutenir le Yen. Pour les résultats des entreprises et les allocations d’actifs, il convient de rester vigilant quant aux impacts des devises, car affectant fortement les performances finales.
La bonne nouvelle en cette fin d’année est qu’en dépit du conflit au Proche-Orient, les prix du pétrole ont très fortement reflué. Ceci peut s’expliquer par le tassement de croissance économique en cours, par la montée en puissance des énergies nouvelles, mais surtout par la discorde au sein de l’OPEP+ quant aux restrictions de production nécessaires et à la répartition des efforts à consentir. L’atonie de la croissance chinoise pèse toujours sur le prix des métaux industriels. Les prix des denrées alimentaires ont fortement baissé en fin d’année, ce qui est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages. Les métaux précieux ont accéléré, par symétrie du recul du Dollar. Un cycle de long terme favorable aux matières premières nous paraissant être engagé, c’est pourquoi nous maintenons notre surpondération sur cet actif.
Le « pivot » monétaire des Banques centrales en fin d’année a provoqué le réveil de l’appétit des investisseurs pour les actifs réputés « risqués », notamment les émergents. Le caractère plus accommodant des Banques centrales est en effet une bonne nouvelle pour les perspectives de croissance à venir, soulageant beaucoup de pays émergents sous pression par le coût élevé de leur dette, mais aussi par les relocalisations d’activités des pays développés. Le repli du Dollar a favorisé le rebond des actifs émergents car l’endettement de ces pays reste sensible à la valeur relative du Dollar. Le poids de la Chine dans les émergents reste un handicap à ce stade, les investisseurs se désinvestissant de façon structurelle du pays. Nous continuons de privilégier dans nos allocations une exposition indirecte aux pays émergents, via leurs principaux partenaires occidentaux.