En février, les marchés d’actions ont brutalement décroché en fin de mois du fait de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine. Sans surprise, tous les actifs financiers de la Russie ont été massivement vendus. Dans les pays occidentaux, c’est un scénario avec plus d’inflation et moins de croissance que précédemment anticipé qui doit être désormais envisagé. Les zones éloignées du conflit atténuent un peu la chute, et quelques secteurs sont même recherchés dans ces circonstances : militaire, pharmaceutique, matières premières… Dans ces circonstances, les biais sectoriels spécifiques des indices ont alors énormément d’importance. Nos expositions sur les actions sont mécaniquement diluées actuellement du fait des baisses, mais nous restons positifs sur les actions au-delà de ce choc géostratégique. Nous restons surpondérés sur les actions.
En février, les rendements des obligations souveraines ont été particulièrement versatiles. En début de mois, les investisseurs se délestaient plutôt de leurs obligations souveraines, dans la perspective des durcissements monétaires par les Banques centrales attendus en mars. La BCE doit en effet se réunir le 10 mars et la FED le 16 mars pour, soit détailler les mesures futures, soit passer à l’acte en relevant les taux directeurs. Mais l’offensive militaire russe en Ukraine a provoqué une brutale recherche d’actifs défensifs par les investisseurs, d’où la forte détente des rendements en fin de mois. L’inflation restant forte et pouvant même s’intensifier avec ce conflit (cf. envol des prix de l’énergie notamment), les rendements réels négatifs des obligations souveraines nous incitent à maintenir notre sous-pondération sur cette classe d’actifs.
En février, les rendements des obligations d’entreprises se sont tendus. Le conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine a en effet eu pour conséquence de provoquer de violentes tensions sur les coûts des matières premières, laissant craindre un dérapage des marges bénéficiaires des entreprises, et donc une dégradation de leur solvabilité. Bien entendu, les entreprises aux bilans solides (i.e. « Investment Grade ») pourront mieux ou plus durablement faire face à ce type de stress, c’est pourquoi les investisseurs continuent de les apprécier. En revanche, les entreprises fragiles (i.e. « High Yield ») ont des risques de défauts de paiement ou de faillites qui inquiètent et, de plus, ce segment des obligations souffre d’une liquidité boursière parfois défaillante. Nous restons surpondérés sur les obligations d’entreprises, mais à l’écart du « High Yield ».
Depuis le début d’année, les fluctuations sur les devises étaient marginales, et la plupart du temps insufflées par les inflexions de discours de politique monétaire des Banques centrales. L’intervention militaire de la Russie en Ukraine a provoqué un soudain attrait pour les devises réputées refuge. Le Dollar américain est la devise ayant le plus profité de ce conflit. L’Euro étant en revanche à proximité de la zone militaire, il en a souffert. Il est désormais probable que, même si l’inflation devait s’intensifier en Europe du fait de l’emballement des prix des matières premières, la BCE sera attentive aux impacts récessifs de ce conflit, et retardera d’autant tout durcissement monétaire. Il conviendra d’être prudent sur les actifs émergents, généralement pénalisés par l’appréciation du Dollar, et à être attentifs aux impacts des devises sur les performances des actifs.
Les matières premières conservent la dynamique haussière les ayant portées l’an dernier. Le manque structurel d’investissements a entraîné des déficits d’offres sur beaucoup de matières premières. A ce facteur de long terme s’est ajoutée l’entrée en guerre de la Russie en Ukraine. Les segments énergétique et agricole ont été particulièrement entourés. De même, les métaux précieux ont enfin retrouvé grâce aux yeux des investisseurs à l’occasion de ce conflit. La très forte hausse des prix des matières premières inquiète de plus en plus les Banques centrales qui vont devoir trancher entre lutter contre l’inflation, et provoquer par leurs durcissements monétaires des ralentissements économiques non désirés. Nous restons surpondérés sur les matières premières pour accompagner le cycle économique en cours, mais aussi pour la protection qu’elles apportent face à l’inflation.
En février, l’attention des investisseurs s’est concentrée sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les actifs émergents ont de nouveau fait l’objet de ventes prononcées, même si la Russie pèse finalement peu dans les indices émergents. Le réflexe des investisseurs internationaux est en effet de rapatrier leurs capitaux vers les zones leur paraissant les plus sûres, États-Unis en tête. La flambée des coûts des matières premières pourrait profiter à quelques pays, mais généralement peser sur les coûts de production de beaucoup d’entreprises dans les pays émergents. Les populations de ces pays sont particulièrement affectées par les stress de pouvoir d’achat, l’énergie et l’alimentaire pesant encore beaucoup dans leurs budgets, d’où des risques croissants d’instabilité politique et sociale. Tactiquement, nous maintenons notre neutralité sur les émergents.
comment