Après plusieurs mois de forte hausse, les actions ont finalement baissé en septembre. Les investisseurs se sont inquiétés de la concentration de performance autour des valeurs technologiques américaines, d’où des prises de profits brutales. Par ailleurs, les mesures de re-confinement partielles se sont superposées avec l’essoufflement de la reprise économique, incitant à plus de prudence. La proximité des publications de résultats trimestriels, mais aussi les nombreuses incertitudes entourant les élections américaines ont, elles aussi, contribué à ces dégagements tactiques. Toutefois, il faut noter qu’en dépit de cette volatilité importante, les investisseurs reviennent vite sur les actions, signe de leur confiance dans les perspectives de cette classe d’actifs, tout au moins en relatif par rapport aux autres investissements éventuels. Nous conservons notre exposition neutre sur les actions.
Alors même que les actifs réputés risqués (actions, matières premières…) ont baissé en septembre, les obligations souveraines ont très peu bénéficié d’effets de reports favorables. Ceci s’explique par le fait que, même si les banques centrales garantissent une présence durable à l’achat sur ces obligations, leurs rendements sont désormais si faibles qu’ils offrent un intérêt très modéré en termes de diversification des portefeuilles. En effet, les coupons sont désormais dérisoires, voire négatifs, ce qui signifie que le créancier ne sera souvent même pas remboursé de son capital à l’échéance. Sauf à faire l’hypothèse d’un nouvel effondrement économique imminent, l’épargnant ayant besoin de revenus réguliers est incité à se reporter vers d’autres actifs, notamment les obligations d’entreprises. Nous maintenons notre vue à sous-pondéré sur les obligations d’États.
En septembre, le regain de méfiance des investisseurs à l’égard des actifs réputés risqués s’est traduit par un écartement de rendement entre les obligations d’entreprises réputées solides (“Investment Grade”) vis-à-vis des entreprises fragiles (“High Yield”). La recherche de rendement ne doit en effet pas occulter les risques de défauts de paiements, voire de faillites, que certaines entreprises peuvent provoquer. Les re – confinements partiels sont, à ce titre, des nouvelles inquiétantes pour ces entreprises déjà très fragiles, puisqu’il n’est pas certain que les banques financent durablement des secteurs ou des entreprises “zombies”, autrement dit ayant de faibles perspectives d’activité à terme. Nous restons surpondérés sur les obligations d’entreprises solides et demeurons provisoirement à l’écart des sociétés fragiles en attendant de retrouver plus de visibilité.
L’une des caractéristiques de l’année 2020 aura été le retour de la volatilité sur les devises. Le Dollar a d’abord été perçu comme étant la devise refuge, mais l’ampleur relative des injections budgétaires du pays laisse présager d’un billet vert probablement moins fort à terme. En relatif, l’Euro s’est fortement apprécié face à l’ensemble des devises, notamment depuis que la zone Euro a manifesté sa solidarité budgétaire entre les pays membres. Ce message politique fort, alors même que le Brexit approche, a convaincu beaucoup d’investisseurs de la pérennité de la zone, d’où une moindre réticence à y allouer des capitaux. En revanche, ce mois de septembre démontre que le Dollar reste plutôt la devise à détenir lorsque les actifs réputés risqués corrigent. En fin d’année, il conviendra de rester vigilant sur le devises du fait de la tenue de l’élection présidentielle américaine.
En septembre, les décisions de re-confinements partiels dans plusieurs pays ont altéré l’optimisme des investisseurs quant à la probabilité d’une reprise économique, pesant logiquement sur les prix du pétrole et des matières premières industrielles. De même, les tergiversations budgétaires aux États – Unis, sur fond de campagne présidentielle, laissent craindre que les soutiens financiers aux ménages soient différés, d’où un risque de déception quant à la consommation dans le pays durant la fin d’année. L’or et les métaux précieux ont eux aussi baissé durant le mois, les investisseurs prenant logiquement quelques bénéfices sur ces actifs réputés refuge et ayant réalisé d’excellentes performances annuelles. L’ampleur des soutiens budgétaires et monétaires dans le monde justifient selon nous de rester plutôt surpondérés actuellement sur les matières premières.
Les zones émergentes sont particulièrement sensibles aux variations du Dollar : c’est la devise indispensable pour les échanges internationaux, et c’est très souvent la monnaie dans laquelle sont libellés les emprunts contractés par beaucoup de ces pays ou de leurs entreprises. Une fois encore, en septembre, le rebond du Dollar a pesé sur la performance des actifs de ces zones. Mais la faiblesse de ces pays s’explique aussi par le fait que leurs capacités de soutiens budgétaires et monétaires sont nettement moins significatives que dans les zones développées, et cela alors même que plusieurs pays majeurs (Afrique du Sud, Brésil…) sont toujours très fortement affectés par le coronavirus. Malgré des valorisations faibles en relatif, le manque de visibilité quant aux émergents nous incite à sous – pondérer ces zones dans nos allocations.