Durant l’été, les marchés d’actions ont été très fluctuants : de fréquents plus hauts annuels ont été atteints en juillet, avant d’observer des prises de bénéfices en août. Les bonnes publications trimestrielles des entreprises en juillet ont encouragé certains investisseurs à adopter une vision plus optimiste à l’égard des actions, d’où les progressions observées. En revanche, en août, les inquiétudes persistantes, voire croissantes, à l’égard de la croissance économique chinoise ont pesé sur la tendance. De plus, paradoxalement, la bonne résistance économique américaine a été perçue comme pouvant être une mauvaise nouvelle pour les perspectives de politiques monétaires à venir. Notre conviction est qu’un cycle de long terme d’investissement par les Etats et entreprises est engagé, justifiant notre surpondération persistante sur les actions.
En 2023, la volatilité des obligations souveraines reste forte car la décélération de l’inflation est plus graduelle que ce que certains investisseurs espéraient, ce qui risque de retarder d’autant une bascule vers des politiques monétaires accommodantes. Par ailleurs, la décision de l’entreprise de notation Fitch de dégrader d’un cran les États-Unis a été une piqûre de rappel pour les investisseurs : les dettes souveraines sont importantes, et il convient d’être attentif à la solvabilité des emprunteurs souverains ou privés. Enfin, les déceptions quant à la croissance économique chinoise et les tensions politiques fréquentes avec les Américains font craindre d’éventuelles ventes d’obligations américaines pour financer la relance budgétaire chinoise. Parce qu’offrant de meilleurs rendements, les obligations d’entreprises nous semblent toujours devoir être privilégiées par rapport aux obligations des États.
Depuis le début d’année, la performance des obligations d’entreprises reste supérieure à celle des États, bien que leurs dynamiques soient comme toujours fortement corrélées. L’ampleur des fluctuations sur les marchés obligataires tient principalement aux incertitudes persistantes quant au rythme de reflux de l’inflation, et donc aux futures politiques monétaires. Parce que la croissance économique mondiale surprend plutôt favorablement, et que les entreprises continuent généralement de rassurer quant à leur capacité à dégager des bénéfices, les éventuelles craintes de défauts de paiements sont modérées, justifiant l’attrait relatif des obligations d’entreprises vis-à-vis des obligations souveraines. Nous maintenons à ce stade notre surpondération sur les obligations d’entreprises, en privilégiant néanmoins en priorité les entreprises les plus solvables.
Les fluctuations entre les devises restent à ce stade très dépendantes des anticipations de politiques monétaires à venir. Ainsi, si la dégradation de la note des États-Unis par Fitch en août avait pu laisser penser que le Dollar pourrait décrocher, la très bonne résistance de la croissance économique américaine a finalement maintenu sous pression les obligations américaines et, ces dernières offrant des rendement élevés, le Dollar est finalement demeuré captif. Les autorités chinoises et japonaises commencent à manifester un certain malaise à voir leurs devises décrocher cette année : des interventions sur les changes ne peuvent donc plus être complètement exclues désormais. Pour les résultats des entreprises, comme pour les allocations d’actifs, il convient de rester vigilant quant aux impacts des devises, car cela affecte fortement les performances finales.
Alors que le début d’année avait été plutôt difficile pour la plupart des matières premières, l’été leur a été en revanche plus profitable. La décision de l’OPEP de maintenir une politique restrictive d’offre de pétrole, mais aussi des aléas de production ponctuels dans le monde, ont permis un fort rebond des prix de l’énergie, revenant en territoire positif sur l’année. Les doutes récurrents quant à la dynamique chinoise ont en revanche maintenu sous pression les prix des métaux industriels. Les métaux précieux sont restés sans grande tendance durant l’été, préservant un gain annuel. Le rebond des prix des denrées alimentaires, essentiellement du fait des aléas climatiques, devra être surveillé de près pour le pouvoir d’achat des ménages. Un cycle de long terme favorable aux matières premières nous paraissant être engagé, c’est pourquoi nous maintenons notre surpondération sur cet actif.
En 2023, les actifs des pays émergents sous-performent ceux des pays développés. La croissance économique chinoise déçoit et, vu le poids du pays dans ces indices, cela pèse sur leur performance. De plus, la réaction finalement modérée des autorités chinoises pour relancer la croissance du pays et les incertitudes géopolitiques ont provoqué des retraits de capitaux de la zone. Pour ce qui est des obligations émergentes, leurs rendements ne sont finalement pas beaucoup plus séduisants que ceux de certains pays développés (cf. États-Unis par exemple) : les investisseurs privilégient alors la liquidité offerte par les obligations des pays développés. Enfin, les devises émergentes baissent face au Dollar, ce qui n’encourage pas à s’exposer à ces zones. Nous continuons de privilégier dans nos allocations une exposition indirecte aux émergents, via leurs principaux partenaires occidentaux.