Actions
Le mois de septembre a été caractérisé par une rotation importante des thèmes sectoriels achetés ou vendus par les investisseurs. Bien que les incertitudes politiques soient nombreuses (conflits commerciaux internationaux, budget italien, Brexit,…) les investisseurs se sont temporairement portés sur les secteurs “offensifs” car quelques signaux d’apaisement de ces tensions sont apparus. Par ailleurs, les expositions “défensives” (luxe, technologie,…) étant extrêmement consensuelles, certains craignent qu’elles n’intègrent déjà toutes les bonnes nouvelles potentielles, d’où des allègements tactiques. Le retrait progressif de liquidités par les banques centrales et un probable tassement à venir de la croissance mondiale nous incitent à conserver notre neutralité sur les actions. Les indices américains nous semblent ne plus devoir sur-performer durablement leurs homologues européens. Malgré leur fort recul annuel, nous restons prudents à l’égard des actions émergentes.
Obligations souveraines
Les investisseurs avaient adopté un positionnement défensif durant l’été, d’où le bon comportement des obligations souveraines durant cette période. Les divers risques redoutés s’étant finalement révélés être (provisoirement?) sur-estimés, c’est pourquoi des allègements obligataires ont pénalisé la performance de cette classe d’actifs en septembre. La FED a une fois encore remonté ses taux d’intérêts et conserve un discours optimiste quant aux perspectives économiques à venir aux États-Unis, laissant augurer de durcissements monétaires additionnels. La BCE a confirmé stopper ses achats d’obligations à partir de la fin d’année, et se contentera de stabiliser son Bilan au-delà. Les “ambitions” budgétaires italiennes et un contexte politique complexe à analyser nous incitent à privilégier encore les obligations souveraines “sûres” dans nos allocations. Notre neutralité persistante à l’égard des obligations souveraines s’explique par la faiblesse des rendements offerts.
Obligations d’entreprises
Les banques centrales s’orientent vers un durcissement graduel de leurs politiques monétaires, ce qui affecte l’ensemble des actifs obligataires. L’accès au crédit reste néanmoins peu onéreux pour les entreprises ayant des Bilans solides et dégageant des excédents de trésorerie réguliers. En revanche la moindre visibilité quant aux perspectives économiques mondiales pèse désormais sur les obligations émergentes et sur celles des entreprises “fragiles”, toutes deux devant offrir des rendements élevés pour attirer à elles les capitaux internationaux. La solvabilité des émetteurs d’obligations redevient un sujet d’attention pour les investisseurs, toute inflexion de notation par les agences spécialisées étant alors très importante. Le cycle économique ne nous semblant pas être remis en cause à ce stade, nous maintenons notre surpondération sur les obligations d’entreprises, sauf pour le “High Yield” qui nous semble justifier une simple exposition neutre.
Devises
Alors que l’année 2018 a été caractérisée par une très forte baisse des devises émergentes, l’Euro reste en fin de compte assez stable face au panier des principales devises au monde. Le Dollar agit comme une devise “refuge”, tant du fait de la forte dynamique économique du pays que des doutes qui s’installent à l’égard des autres zones géographiques. Les tensions commerciales, notamment entre la Chine et les États-Unis, pèsent fortement sur les devises émergentes. Les atermoiements autour du Brexit pénalisent pour leur part la Livre Sterling. L’Euro souffre ponctuellement du manque de cohésion budgétaire et financière de la zone, ainsi que le démontre sa forte baisse fin septembre lorsque le gouvernement de coalition italien a présenté son budget prévisionnel pour 2019 en déficit de 2.4%. Du fait de son impact sur les performances finales, la forte volatilité des devises en 2018 est une importante source de préoccupation pour les stratégies d’allocations financières.
Matières Premières
Alors que les flux financiers profitaient aux matières premières en début d’année, les tensions commerciales internationales, notamment entre les États-Unis et la Chine, ont interrompu cette tendance. Les métaux industriels ont particulièrement été affectés par cette inversion de flux, certains investisseurs doutant désormais de la pérennité de la croissance économique à venir. Les matières premières agricoles, le soja américain par exemple, servent aussi de moyen de pression entre les différents pays. L’or a pour sa part été affecté par le rebond du Dollar et par la perte de pouvoir d’achat de nombreux pays émergents du fait de l’évolution très défavorable de leurs devises. A contre-tendance, le pétrole monte en revanche du fait des sanctions à l’égard de l’Iran ou de la Russie, mais aussi car le manque d’infrastructures dans certains pays complique l’exploitation des champs pétroliers. Nous conservons notre allocation neutre sur cette classe d’actifs, sauf sur l’or.
Émergents
Les tensions commerciales internationales pénalisent cette année les performances des actifs émergents : devises, actions et obligations. Du fait de leur dépendance à la dynamique du commerce international, les faiblesses structurelles de certains pays apparaissent au grand jour. Plusieurs pays rencontrent ainsi d’importants problèmes de financement (Argentine, Turquie,…) du fait de leur dépendance aux devises “fortes”. De plus le pouvoir d’achat de la plupart d’entre eux se dégrade à cause du fort recul de leurs devises, compliquant la situation des gouvernements, notamment lorsque des élections sont imminentes (cf. Brésil). Pour soutenir leurs devises ou lutter contre l’inflation les banques centrales durcissent généralement leurs politiques monétaires, ce qui freine la croissance. En dépit de l’ampleur des replis boursiers, la moindre visibilité quant à la croissance économique à venir nous incite à maintenir notre sous-pondération à leur égard.