Date de publication : 7 février 2018

La très forte chute des marchés d’actions s’explique principalement par de « trop » bonnes nouvelles économiques aux États-Unis : les salaires commencent à monter (+2.9% en rythme annualisé en janvier 2018).

Comment expliquer alors cette baisse ?

  • La banque centrale américaine (FED) pourrait devoir remonter ses taux directeurs plus vite qu’anticipé par crainte d’inflation, ce qui renchérirait le coût du crédit pour tous les agents économiques (État, entreprises et ménages).
  • Les entreprises verraient leurs perspectives bénéficiaires reculer du fait des hausses de salaires car cela pèse sur leurs coûts.
  • La contagion est mondiale du fait du poids des États-Unis dans l’économie (25% du PIB mondial) et du fait des interconnexions entre actifs financiers internationaux.

Selon nous cette interprétation est prématurée car :

  • Les entreprises américaines viennent de bénéficier d’une très forte baisse de la fiscalité puisque celle-ci passe de 35% à 21%, leurs perspectives bénéficiaires sont donc favorablement orientées malgré ces hausses de salaires…
  • Il est difficile pour les entreprises de ne pas consentir à des augmentations de salaires quand les bénéfices augmentent fortement et que le chômage est très bas (4.1% en janvier 2018).
  • Considérer que les entreprises verront leurs bénéfices baisser parce que les salaires montent signifie ignorer deux hypothèses très fortes : la capacité des entreprises à répercuter sur leurs prix finaux les hausses de coûts qu’elles subissent, et également les gains de productivité qu’elles peuvent réaliser pour compenser ces hausses de salaires.
  • Les hausses de salaires se traduiront aussi par un possible surcroît de consommation, ce qui signifie que les entreprises vendront alors plus de produits et services … l’effet volume peut compenser l’effet prix.

La correction des marchés d’actions semble plutôt « technique »

  • La hausse du Dow Jones atteint encore +33.76% (y compris les reculs des derniers jours) depuis l’élection de D.Trump, après +25.08% de hausse en 2017 et +5.79% sur le seul mois de janvier… des prises de bénéfices sont logiques, mais leur timing et leur ampleur sont en revanche imprévisibles.
  • Les investisseurs étant déjà optimistes quant aux perspectives, leur « positionnement » de portefeuille est plutôt fortement investi sur les actions … toute source d’incertitude peut inciter à des prises de bénéfices et tout le monde agit alors dans le même sens et en même temps.
  • Les algorithmes mis en place par certaines sociétés de gestion et les logiciels de trading à haute fréquence accentuent certains mouvements boursiers.

Nous restons convaincus que :

  • Les marchés obligataires feront l’objet d’une normalisation et non pas d’un krach.
  • Les banques centrales ne veulent pas devoir faire face à une nouvelle crise financière majeure et elles seront donc plutôt accommodantes par rapport à l’état réel de l’économie.
  • Les perspectives de chiffres d’affaires et de bénéfices des entreprises restent favorablement orientés.

https://blog.wesave.fr/2018/02/leclairage-du-gerant-20

Recommandation pour les portefeuilles :

  • Ne pas changer de profil de risque parce que la volatilité des marchés remonte, mais rester en ligne avec son projet de long terme.
  • Programmer éventuellement des versements réguliers pour bénéficier de ce type de décrochage ponctuel des marchés.

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Actualité boursière, février 2018

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: Économie et marchés