O Deutschland, O Deutschland,
Wie treu sind deine Blätter.
L’Allemagne, l’Allemagne avant tout ! Pour bien des investisseurs, il s’agit là d’une évidence tant le pays se détache de ses voisins européens en termes d’ascendant économique. 1ère puissance économique de l’Union européenne, l’Allemagne est 4ème au rang mondial. Elle s’appuie sur de nombreuses multinationales, mais plus encore sur un extraordinaire tissu de PME industrielles, les Mittelstand, qui en font une Nation dominante sur les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de la chimie, de la mécanique,…
Allemagne, j’aime ta verdure. Plus discret, mais néanmoins intimement lié au succès du modèle germanique, la qualité du dialogue social entre patronat et syndicat assure un «jeu collectif» envié par ses compétiteurs. Pays le plus peuplé de l’Union Européenne (82M d’habitants), son marché intérieur est particulièrement vaste, mais c’est avant tout par sa capacité à exporter ses produits que l’Allemagne tire sa vigueur économique. Le pays cumule ainsi les trophées : excédents commerciaux records, être l’un des rares pays à dégager méthodiquement un excédent budgétaire et donc à parvenir à contracter sa dette, un faible taux de chômage (6.1% en mai 2016),… Comment résister à un si beau sapin plein de verdure ?
Du grünst nicht nur zur Sommerzeit,
Nein auch im Winter wenn es schneit.
C’est qu’en fait le pays souffre de plusieurs failles économiques et sociales importantes. La plus évidente faiblesse est son taux de fécondité catastrophique : c’est une Nation qui vieillit ! Ainsi, paradoxalement, la puissance et la dynamique du pays ne font pas rêver ses propres habitants, toute progéniture étant plutôt ressentie comme un obstacle à la carrière ou à l’accomplissement personnel. C’est pourquoi, que ce soit délibérément ou subit, une part croissante d’immigrés (plus de 10% de la population) vient étoffer la population nationale, provoquant des tensions sociales croissantes (cf. montée du Parti politique nationaliste Alternative für Deutschland). A court terme, ce repeuplement de l’Allemagne soutient la consommation du pays, nécessite de bâtir des logements, apporte un surcroît de main d’œuvre aux entreprises,… mais il provoque aussi l’envol des dépenses sociales, ce qui va à l’encontre des ambitions de maîtrise budgétaire du pays.
Quand par l’hiver, bois et guérets sont dépouillés de leurs attraits. Par ailleurs, si le taux de chômage du pays est enviable, il a longtemps eu pour contrepartie des emplois précaires (temps partiel) ou sous-payés. C’est pourquoi la récente généralisation d’un salaire minimum est une avancée sociale importante, bien qu’elle atténue marginalement la compétitivité du pays. Mais la locomotive allemande doit surtout tracter un wagon particulièrement encombrant : son système bancaire qui est trop fragmenté, en surcapacité, et dès lors trop peu rentable. En effet, une succession d’investissements passés hasardeux et des dirigeants de banques débordés par les nécessaires évolutions du secteur ont conduit à une insuffisance chronique de fonds propres des établissements bancaires allemands … c’est le principal talon d’Achille économique du pays.
O Deutschland, O Deutschland,
Wie grün sind deine Blätter !
Mais dans un monde globalisé, où les vulnérabilités de l’Europe sont criantes (cf. «Brexit»), il reste confortable d’adosser son épargne aux actions allemandes, d’autant que les insuffisances du système financier national peuvent être contrebalancées par des acteurs étrangers. Du fait de leur ancrage international exceptionnel, investir sur les actions allemandes permet de diversifier les dynamiques et les risques auxquels on s’expose, ce qui est une saine gestion dans la durée.
Mais Allemagne, Tu gardes ta parure. Pour ce qui est des obligations, la maîtrise budgétaire du pays assèche graduellement les émissions souveraines du pays, ce qui fait qu’elles sont d’autant plus recherchées par les épargnants en quête de sécurité (cf. AAA auprès de l’agence de notation Fitch par exemple) ou par la Banque Centrale Européenne dans le cadre de son «quantitative easing».
Pour WeSave, en Europe, Deutschland über alles !