Date de publication : 28 juillet 2016

Trump : un déséquilibre de fond

Comme la majorité des épargnants français, l’univers d’investissement de D. Trump est majoritairement construit à partir de fonds actifs ou de titres en direct (actions ou obligations). Pour rappel, un fond actif est un fond dont le gérant cherche à fournir à l’investisseur une performance supérieure à celle d’un indice de référence. A l’inverse, le gérant d’un fond passif cherche à répliquer à la hausse ou à la baisse la performance d’un indice de référence sans chercher à le surperformer.
La part des fonds passifs dans la déclaration fiscale rendue publique par D. Trump est infinitésimale. En ne prenant pas en compte les titres détenus en direct (les informations communiquées sur les actions et obligations détenues en direct sont insuffisantes pour être commentées de manière pertinente), la part des fonds passifs représente 1,8%1 des fonds du candidat républicain (1,375 millions de dollars vs. 75,550 millions de dollars).
1 valeurs calculées à partir de la médiane des fourchettes déclarées
donald-trump-assets
Bilan : Ainsi Donald Trump préfère les fonds actifs aux fonds passifs quand il s’agit de son allocation. A-t-il raison?
Le Constat
Comme d’habitude, et nous l’avons expliqué dans notre article “1 seule bonne raison de préférer la gestion passive ”, les OPCVM dans lesquels a investi D. Trump ne dérogent pas à la règle, ils font moins bien que leur indice de référence et si l’on sélectionne bien les ETFs associés, ils font moins bien que les ETFs.
returns annualisés
Comme on le voit dans le tableau ci-dessus pour l’exemple du fond Baron Partners, rares sont les périodes où le fond réalise une meilleure performance que l’indice (cet exemple s’applique aux autres fonds).
Ce constat va dans le sens des performances historiques des OPCVM en général qui n’arrivent pas à battre leur indice de référence. Ainsi, en 2015, 75% des OPCVM américains n’ont pas réussi à rendre à l’investisseur une performance supérieure à l’indice de référence. Ce chiffre monte même à 98.9% pour les OPCVM sur les actions des grandes entreprises américaines.

Analyse de performance des investissements de D. Trump
Les OPCVM choisis par D. Trump sous-performent les trackers ou Exchange-Traded Funds (ETF) qui répliquent l’indice de référence de ses fonds mais ce n’est pas tant le choix des thématiques d’investissements qui est à remettre en cause que le choix des instruments financiers utilisés. En effet, ses investissements sont diversifiés et la performance moyenne (+61% sur 5 ans, calculée sur les valeurs médianes de ses détentions) de son portefeuille est très proche du S&P 500 (+68%) sur les cinq dernières années.
Néanmoins, bien que par le passé le gérant actif n’a pu démontrer qu’il battait son indice de référence, nous ne pouvons pas certifier qu’à l’avenir le gérant ne batte pas son indice. Alors de quoi peut-on être sûr?

Analyse des frais liés aux investissements de D. Trump
Si l’on se concentre uniquement sur le choix des supports d’investissements, un portefeuille de référence composé uniquement d’ETFs en lieu et place des OPCVM aurait permis de diviser les coûts par 4 chaque année durant les 5 dernières années. Sur le long terme, cette baisse des coûts permet d’épargner des sommes importantes. Pour D. Trump, la différence entre un portefeuille composé d’ETFs ou d’OPCVM sur 5 ans s’élève à près de 4 millions de dollars.
A titre d’exemple, le fond Baron Opportunity coûte huit fois plus cher qu’un ETF cherchant à répliquer le même indice de référence que le fond. Opter pour un ETF au lieu d’un OPCVM sur ce segment de marché aurait permis à D. Trump de doubler ses gains sur ce type d’allocation.
Ainsi même si les performances étaient égales avant frais, le poids de la tarification de l’OPCVM détruit une grande partie de la performance de long terme de l’investissement. Et cela en ne prenant en compte que les frais de gestion de base, c’est à dire en ignorant les frais liés à l’éventuelle sur-performance. En effet, dans la plupart des OPCVM, si le gérant réalise une performance supérieure de 10% (ce seuil est variable d’un fond à l’autre) à son indice de référence, alors le fond prélève des frais supplémentaires allant de 10 à 20% de cette sur-performance, dégradant encore plus la performance perçue par l’investisseur. Inutile de préciser que si l’OPCVM réalise une sous-performance de 10% par rapport à l’indice de référence, le fond ne rembourse pas une partie des frais de gestion…
Mais Trump utilise tout de même quelques ETFs, pourquoi ?
Les seuls investissements indiciels de D. Trump sont concentrés sur 4 ETFs … En effet, D. Trump a utilisé les ETFs à bon escient pour s’exposer à la hausse des prix des actions des marchés européens, japonais et émergent faisant suite aux politiques accommodantes des banques centrales. Deux des ETFs qu’il possède sont couverts du risque de change ce qui le protège de la dévaluation des monnaies due à l’interventionnisme des Banques centrales (BoJ et BCE).
De plus, n’ayant pas d’apriori tranché sur les actions qui profiteraient le mieux des politiques des Banques centrales, il a préféré opter pour les ETFs qui lui offrent une exposition globale aux politiques des Banques centrales. Ce choix est judicieux car il lui permet de ne pas avoir besoin d’une expertise sur tous les titres présents dans l’univers européen et japonais tout en profitant d’une vision macroéconomique. Cela se justifie par une volonté du candidat à la présidentielle américaine d’avoir un minimum de biais de sélection et une exposition à ces marchés à moindre frais.

Notre recommandation :
A choisir entre fonds indiciels et fonds actifs, cette analyse succincte et comptable de l’univers d’investissement de D. Trump permet de vous donner une grille de lecture différente. Pour vos investissements, ne faites pas comme Trump, utilisez majoritairement des ETFs.
Quelle leçon pouvons-nous tirer de cet exemple ? La sélection de fonds cherchant à battre un indice de référence s’avère coûteuse pour D. Trump en frais de court terme et en performance de long terme. A moins que vous pensiez avoir une meilleure compréhension et une meilleure capacité à analyser les OPCVM que D. Trump, nous vous conseillons d’utiliser des ETFs à la place des OPCVM. Ils sont tout le temps moins cher et ne se feront pas battre par leur indice de référence (s’ils sont suffisamment liquides), ce qui fut une fois encore le cas pour 75% des OPCVM en 2015.
http://www.cnbc.com/2016/02/29/just-1-of-mutual-funds-are-positive-in-2016.html

Petit conseil financier à Donald Trump

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Category: Économie et marchés