Macro-économie :
- La Turquie est au carrefour entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient … c’est donc une importante plateforme commerciale internationale.
- Le pays dépend de l’extérieur pour les ¾ de sa consommation énergétique, c’est pourquoi il a structurellement besoin de devises fortes, du Dollar notamment.
- L’Europe emploie abondamment la Turquie comme sous-traitant industriel, d’où leur forte interconnexion économique, et le pays est un “filtre” migratoire majeur vers l’Union Européenne.
Conséquences pour les portefeuilles :
En dépit du poids économique de la Turquie, sa représentation reste très marginale dans les indices boursiers internationaux (moins de 1% du MSCI émergents !). C’est pourquoi l’impact de la crise économique et financière turque a tout d’abord été modeste. En revanche, du fait des interconnexions bancaires internationales, un canal de transmission existe bel et bien vers l’extérieur du pays. De plus, les tourments endurés par les actifs financiers et l’économie turque sont une piqûre de rappel pour les investisseurs quant aux risques potentiels de s’exposer à certains émergents.
Marchés financiers :
- En 2018, la Livre turque a perdu jusqu’à -42% face à l’Euro, le rendement des obligations à 10 ans du pays est monté à 21.1% (11.3% fin 2017), les actions ont cédé jusqu’à -24.5%, et l’inflation nationale atteint les 17.9%.
- Si l’État turc est peu endetté (30% du PIB), les entreprises du pays sont en revanche très endettées en devises étrangères, d’où la fragilité du pays quand sa devise baisse.
Conséquences pour les portefeuilles :
Au-delà de fondamentaux économiques et financiers mal orientés, les investisseurs retirent leurs capitaux de Turquie car R.Erdoğan a dépossédé la banque centrale de son indépendance monétaire. Tant que les décisions de lutte contre l’inflation seront “pilotées” par les autorités politiques du pays, la rentabilité des investissements effectués dans le pays risque d’être compromise par les dérapages d’inflation. De plus, les autorités turques pourraient imposer un contrôle des capitaux, les bénéfices réalisés dans le pays ne pouvant plus alors être librement “extraits” du pays. L’indépendance de la banque centrale devrait être un prérequis important pour que les investisseurs s’intéressent à nouveau significativement au pays.