Macro-économie
- La Livre turque ne cesse de se déprécier depuis des années (-13.85% en 2018), et cette tendance inquiète beaucoup les investisseurs car l’emprise d’Erdogan menace de se porter désormais aussi sur la politique monétaire du pays.
- Dans l’espoir de soutenir la compétitivité commerciale d’un pays, nombreux sont ceux qui prônent une dévaluation compétitive de la devise, mais ce raisonnement est erroné comme le montre l’ampleur persistante du déficit commercial en Turquie.
- Bien que la Turquie dispose d’une industrie importante, le pays reste dépendant du reste du monde pour bien des matières premières, machines,… qu’il lui faut acheter en devises étrangères de plus en plus chères, d’où le déficit commercial du pays.
Conséquence pour les portefeuilles
Le repli de la devise d’un pays, s’il ne s’accompagne pas de réformes structurelles complémentaires, est un facteur favorable mais pas suffisant pour doper la compétitivité et engendrer une balance commerciale excédentaire. Le cas spécifique de la Turquie est inquiétant car il s’agit du 17e pays dans le classement mondial par le PIB et que c’est un centre de gravité majeur entre l’Europe et l’Asie. Au-delà de la Turquie, les difficultés rencontrées par le pays pourraient altérer la confiance des investisseurs internationaux dans les actifs « émergents », d’où la nécessaire vigilance quant à cette classe d’actifs.
Marchés financiers
- L’hypothèse d’une accession au pouvoir de l’alliance entre la Ligue et le Mouvement 5 étoiles inquiète les investisseurs car, le pays étant déjà très endetté (131% du PIB), un très fort dérapage budgétaire pourrait en découler.
- L’État italien a déjà procédé à plus de la moitié des levées de capitaux programmées pour 2018, mais le calendrier reste très chargé durant les prochaines années.
- Suite au Brexit, le poids de l’Italie se retrouve renforcé au sein de l’U.E., d’où l’inquiétude des investisseurs d’être confrontés à des dirigeants italiens plutôt Euro-sceptiques et dépensiers.
Conséquence pour les portefeuilles
Les taux d’intérêts payés par l’Italie montent fortement depuis que la nouvelle coalition gouvernementale a été proclamée (2.75% fin mai contre 1.78% fin avril pour le 10 ans souverain). Le pays bénéficie toutefois encore des très importants achats d’obligations d’États par la BCE. Mais les incertitudes que le nouveau gouvernement fait peser sur la croissance économique nationale jettent le doute quant aux perspectives bénéficiaires des entreprises italiennes (cf. recul de -8.96% du MIB italien en mai). L’Italie restera donc une importante source de préoccupation pour les investisseurs.