Date de publication : 5 juillet 2016

Le choix par la population britannique de quitter l’Union Européenne devrait être au cœur de la plupart des réunions majeures durant cette fin d’année 2016.
En effet, les effets de ce référendum se font déjà très fortement sentir et ceci plus particulièrement sur les évolutions des devises : forte appréciation du Dollar et du Yen, alors que la Livre Sterling s’effondre et que l’Euro et le Yuan se déprécient. Cette volatilité des devises affecte donc les pouvoirs d’achats respectifs des diverses zones, leur inflation à venir, leur compétitivité, leur croissance future,… C’est pourquoi les dirigeants politiques, au travers de leurs discours, mais plus encore les banques centrales, au travers d’interventions monétaires ou sur les devises, chercheront à apaiser en priorité la volatilité des devises, sachant que celle des autres actifs devrait alors suivre la tendance.
Ainsi, si la volatilité des devises devait persister trop longtemps, le doute quant à la pérennité de la valorisation des actifs s’installerait et les investisseurs renonceraient à tout placement « risqué », ce qui serait susceptible d’infléchir significativement la croissance économique. Par ailleurs, l’appréciation du Dollar pourrait remettre en cause le redressement en cours des prix des matières premières. Si tel était le cas, les craintes à l’égard des revenus des pays producteurs de matières premières ressurgiraient comme en fin d’année dernière, ce qui pénaliserait plus particulièrement les pays émergents. De plus, nombre d’entreprises ont contracté des dettes en Dollar, ce qui pourrait poser des problèmes de remboursements du fait de la hausse de la charge de ces dettes.
C’est pourquoi les responsables politiques chercheront, au travers de leurs discours respectifs, à influencer les mouvements entre devises afin d’en apaiser un peu la volatilité. Ainsi, la réunion du G20 du 9 au 11 juillet, puis plus encore celle du 4 et 5 septembre devraient laisser entendre que des interventions coordonnées sur les devises pourraient avoir lieu et chercheront à minimiser les impacts économiques potentiels du «Brexit».
Mais ce sont avant tout les banques centrales qui devraient intervenir car ce sont les seuls agents économiques qui disposent d’une force de frappe quasi illimitée, contrairement aux États qui ont encore des dettes élevées et qui ne peuvent donc que difficilement manœuvrer, et qui peuvent intervenir très vite. Parce que les grandes banques centrales disposent d’accords entre elles afin de mettre à disposition des autres, si nécessaire, de très importantes quantités de devises, il sera tentant, lorsqu’il y aura moins d’investisseurs durant l’été d’intervenir sur les devises afin de stopper ou ralentir certaines des excès actuels. A ce titre, les réunions de la Banque d’Angleterre et de la Banque centrale européenne en juillet et en août pourraient donner lieu à des interventions sur les devises ou à des annonces de soutiens au crédit.
Le symposium des banques centrales de Jackson Hole devrait plus particulièrement cristalliser l’attention des investisseurs puisque les principales banques centrales seront alors réunies. Parce que l’éventuelle décision d’un relèvement des taux directeurs américains en fin d’année (en septembre, ou plus probablement en décembre) pourrait être suggéré à cette occasion, le discours de Janet Yellen quant à sa perception de l’économie américains et des stress économiques et financiers internationaux sera tout particulièrement analysé. En effet, la FED a renoncé en juin à relever ses taux directeurs pour la seconde fois du fait de la proximité du «Brexit», mais les données économiques ne justifiaient pas en principe cette reculade.
Enfin, le 8 novembre, la population américaine élira son nouveau dirigeant : Donald Trump pour les Républicains ou Hillary Clinton pour les Démocrates.
Hillary Clinton devrait privilégier la classe moyenne au travers de baisses d’impôts (aux dépens des plus riches qui seraient plus fortement taxés), en instaurant des salaires minimums, en atténuant le coût des études universitaires,… Le secteur pharmaceutique pourrait être pénalisé par l’élection d’Hillary Clinton puisque celle-ci souhaite maitriser plus étroitement les prix des médicaments. Par ailleurs, nouer un accord plus étroit avec l’Union Européenne serait pour elle une priorité (i.e. Partenariat Transatlantique sur le Commerce et l’Investissement).
Pour ce qui est de Donald Trump, c’est par le biais de simplifications administratives ou fiscales (i.e. flat tax) diverses que la classe moyenne serait choyée. La défense des intérêts des Etats-Unis sur la scène internationale, diplomatique et économique serait prioritaire, sans toutefois aller jusqu’à l’isolationnisme, mais ceci devrait soutenir plus particulièrement le secteur de la défense américain. Il pourrait aussi y avoir une remise en cause des accords de la COP 21 car les subventions publiques aux énergies renouvelables sont contestées par les Républicains.
Mais les programmes économiques respectifs des deux candidats seront affinés lors de leurs conventions respectives, du 18 au 21 juillet pour les républicains et du 25 au 28 juillet pour les démocrates.

Top 10 des principales dates pour la finance d’ici la fin 2016

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: Économie et marchés