Date de publication : 7 novembre 2017

Actions

Performances comparées en 2017 et en euros des grands indices d’actions (Base 100 = 30/12/16)

Sources : Bloomberg, WeSave

En octobre, les marchés d’actions ont poursuivi leurs tendances haussières. Les organismes de prévisions économiques ont révisé en hausse les perspectives de croissance pour 2017 et plus encore pour 2018, notamment en zone Euro, confortant la confiance des investisseurs dans la pérennité du cycle en cours. Il est désormais acquis que la BCE restera accommodante jusqu’en septembre 2018 pendant que la FED durcira sa politique monétaire, c’est pourquoi le rebond du Dollar a accéléré, bénéficiant notamment aux sociétés exportatrices japonaises et européennes. Les publications trimestrielles sont plutôt rassurantes, tant pour les chiffres d’affaires que pour les bénéfices, et les discours des dirigeants restent assez optimistes et constructifs. Nous maintenons notre surpondération sur les actions mais nous prenons des bénéfices sur les sociétés technologiques.


Obligations souveraines

Rendement des obligations américaines à 10 ans indexées sur l’inflation (en %)

Sources : Bloomberg, WeSave

La BCE a finalement indiqué qu’elle réduirait en 2018 ses achats mensuels d’obligations de 60Mds€ à 30Mds€, qu’ils perdureront au moins jusqu’en septembre 2018, et qu’un statu quo prolongé s’ensuivrait sur la taille de son Bilan. Pour sa part, la FED durcira graduellement sa politique monétaire mais désormais, du fait de l’importance des renouvellements en cours, l’incertitude porte sur les prochains dirigeants de l’institution. Les banques centrales étant vouées à être moins interventionnistes sur les marchés obligataires et quelques signes d’accélération de l’inflation apparaissant, les rendements des obligations souveraines ont poursuivi leurs hausses en octobre. Malgré cela, la faiblesse persistante des rendements des obligations d’État nous incite à demeurer sous-pondérés sur cette classe d’actifs. En revanche nous sommes plus favorables aux obligations indexées sur l’inflation.


Obligations d’entreprises

Rendement et taux de défaut des obligations High Yield (en %)

Sources : Bloomberg, WeSave

Le contexte reste favorable pour les porteurs d’obligations d’entreprises. Les entreprises bénéficient en effet d’une conjoncture économique et financière favorable. Le raffermissement de la croissance aide à dégager des bénéfices, et donc de la trésorerie pour rembourser les créanciers. De plus, les politiques monétaires accommodantes des dernières années ont écrasé les taux d’intérêt, permettant de réaliser des économies de frais financiers, d’où des Bilans sains. La principale incertitude provient des fluctuations de devises qui altèrent la prévisibilité des résultats futurs. Si une remontée des taux souverains peut pénaliser par contagion les entreprises, les fondamentaux justifient de privilégier plutôt ces dernières dans les allocations obligataires. Les obligations à haut rendement (« High Yield ») nous semblent en revanche offrir de trop faibles rendements par rapport aux risques de défauts.


Devises

$-€ et différentiel de rendement entre les Devises taux souverains 10 ans USA et Allemagne

Sources : Bloomberg, WeSave

La parité Euro-Dollar semble être à nouveau sous l’influence des différences de politiques monétaires transatlantique. Il est désormais acquis que la FED durcira sa politique monétaire alors que la BCE restera durablement accommodante, d’où l’appréciation du Dollar. Ces facteurs monétaires ont été accentués par des arguments politiques. Une coalition incertaine en Allemagne, les velléités indépendantistes en Catalogne et des élections à venir au printemps 2018 en Italie ont pénalisé l’Euro en relatif. Pendant ce temps, D.Trump semble être plus constructif avec le Congrès américain, tant sur le Budget que sur la dette, et une baisse de l’impôt sur les sociétés est même possible. En dépit d’un reflux de -1.42% en octobre, l’Euro affiche toutefois encore un gain de +10.74% contre Dollar en 2017. Parce que ces facteurs pourraient durer, une poursuite du rebond du Dollar est vraisemblable.


Matières premières

Évolution des cours de l’or (en $)

Sources : Bloomberg, WeSave

Les ouragans, mais aussi les efforts persistants consentis par l’OPEP afin de limiter la production pétrolière mondiale ont favorisé une nouvelle hausse des prix du pétrole, le Brent dépassant même à nouveau les 60$. De plus, cette tendance s’appuie sur une demande de pétrole solide car l’ensemble des zones est en croissance. Les prix des métaux industriels évoluent actuellement de façon erratique car des incertitudes persistent quant aux stocks déjà constitués par la Chine, aux fermetures envisagées de sites de productions, et à l’éventuelle inflexion de politique économique du pays suite au 19e Congrès du Parti Communiste. Le rebond du Dollar a favorisé un repli de l’or à des niveaux pouvant être mis à profit pour renforcer les expositions car quelques signes d’accélération de l’inflation nous semblent apparaître. Nous passons de Neutre à Achat sur les matières premières.


Émergents

Lien entre le comportement des actions émergentes et les devises

Sources : Bloomberg, WeSave

La forte performance des actifs émergents depuis le début d’année, mais aussi le retournement haussier du Dollar, expliquent que les investisseurs aient pris des bénéfices sur les émergents en octobre, conduisant à la sous-performance de ces actions, et même au repli des obligations. Les dettes des entreprises émergentes étant souvent libellées en Dollar, toute hausse du Dollar entraîne des frais financiers additionnels pour ces entreprises, dégradant alors leur solvabilité ou leur capacité d’emprunt. Par ailleurs, beaucoup de devises émergentes ont des cours indexés sur les fluctuations du Dollar, la hausse du Dollar affectant alors la compétitivité des entreprises de ces pays. Enfin, certains investisseurs s’inquiètent de ce que la Chine a soutenu artificiellement sa croissance en 2017 (cf. Congrès du Parti Communiste) et que sa politique économique à venir soit incertaine. Une sous-pondération tactique des émergents semble préférable.

Vues des actifs, octobre 2017

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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