Actions
Le mois de mars a été difficile pour les marchés d’actions internationaux. Tout d’abord, les menaces protectionnistes de D.Trump, même si elles font l’objet de nombreuses dérogations, introduisent des incertitudes quant à l’ampleur de la croissance et de hausse de l’inflation dans le monde. Bien que ces risques ne soient pas quantifiables, les investisseurs ont dû les intégrer dans leurs allocations en réduisant leurs expositions aux actions. Par ailleurs, plusieurs sociétés technologiques emblématiques (Facebook, Amazon, Tesla,…) ont fait l’objet de craintes spécifiques entraînant dans leur sillage l’ensemble des sociétés technologiques (Nasdaq). Les publications trimestrielles des entreprises seront particulièrement importantes pour apprécier le futur niveau « confortable » d’exposition aux actions. En dépit d’une volatilité croissante, nous conservons notre surpondération sur les actions.
Obligations souveraines
Après un début d’année difficile, les obligations souveraines ont bénéficié en mars de flux favorables. La bonne tenue persistante de la croissance économique mondiale et des tensions inflationnistes sporadiques aux États-Unis devraient plutôt inciter les investisseurs à limiter leur exposition à cette classe d’actifs. Toutefois, le risque de tensions commerciales dû à l’Administration Trump a provoqué des reports prudentiels vers les obligations souveraines. En effet, si le commerce international venait à ralentir, la croissance de plusieurs secteurs d’activité, voire de certains pays, serait impactée. Les investisseurs ont donc réduit leurs expositions aux actions et aux obligations d’entreprises au profit des obligations souveraines. A ce stade, il nous semble prématuré de modifier significativement le scénario économique à venir, d’où notre sous-pondération persistante aux obligations souveraines.
Obligations d’entreprises
En mars, les obligations d’entreprises ont vu leurs rendements augmenter, autrement dit, leur valeur boursière a baissé. Les États-Unis envisageant de durcir leurs relations commerciales avec l’étranger, des mesures de rétorsions sont alors probables, ce qui signifie que beaucoup d’entreprises dans le monde verraient leurs chiffres d’affaires et leurs bénéfices s’éroder. La solvabilité des entreprises diminuant dans cette hypothèse, l’attrait de leurs obligations se réduit d’autant. Les entreprises ayant des bilans fragiles (« high Yield ») ont logiquement été les plus pénalisées, mais l’écart de rendement par rapport aux sociétés solides (« Investment Grade ») reste très inférieur à la moyenne de long terme, ce qui traduit plutôt une confiance persistante des investisseurs dans le cycle économique en cours. Nous restons surpondérés sur les obligations d’entreprises et neutres sur le « High Yield ».
Devises
Alors que le Dollar n’a cessé de reculer depuis l’élection de D.Trump, il a finalement progressé face aux grandes devises en mars. La politique budgétaire et fiscale de l’Administration Trump favorise la croissance économique du pays, mais aussi l’inflation domestique. C’est pourquoi la FED a une fois encore durci sa politique monétaire en mars en relevant ses taux directeurs de +0.25PB, contribuant à soutenir le Dollar. Par ailleurs, le pays envisageant d’adopter une politique commerciale plus protectionniste, cela signifie aussi accepter un risque inflationniste additionnel, et donc à terme une politique monétaire encore plus restrictive qu’anticipé jusqu’alors, d’où l’affermissement du Dollar. Comme en 2017, les devises devraient être un facteur discriminant pour les performances des divers actifs, mais la volatilité des monnaies semble être toutefois moins forte que l’an passé.
Matières premières
La performance des matières premières est étale en 2018 si l’on s’en tient à un indice agrégé, mais l’observation détaillée montre une dispersion importante entre les catégories de matières premières. L’or progresse, notamment du fait du recul persistant du Dollar, mais il ne bénéficie que très peu de reports liés à la montée de volatilité des actifs financiers. Le pétrole s’est fortement apprécié en mars suite à la nomination de J.Bolton en tant que conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, faisant craindre des tensions géopolitiques, notamment en Iran. Les cours des métaux industriels ont été pénalisés par la décision de l’Administration Trump d’imposer des surtaxes sur l’acier et l’aluminium. Le cycle restant bien orienté et les matières premières offrant une protection partielle face aux craintes de remontée d’inflation, nous restons surpondérés sur les matières premières.
Émergents
Les actions et les obligations de la plupart des pays émergents ont été pénalisées en mars par les tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et ses principaux partenaires, notamment la Chine. En effet, si le bras de fer commercial entre les deux plus grandes puissances économiques au monde venait à dégénérer, beaucoup de pays émergents fournisseurs de matières premières ou de biens intermédiaires en seraient les principales victimes collatérales. Par ailleurs, l’appréciation du Dollar en mars, bien que modérée, a probablement aussi pesé un peu sur les actifs émergents, la charge de leur dette libellée en Dollar augmentant d’autant. En dépit d’une croissance économique mondiale encore solide, la forte sensibilité des émergents au commerce international nous incite à maintenir notre sous-pondération à l’égard de cette classe d’actifs.