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Performance des indices actions émergents, américains et français (Base 100: 31/12/15)
Sources : Bloomberg, WeSave
En dépit de très nombreuses surprises politiques, la performance des marchés d’actions aura été favorable en 2016 pour les épargnants. Parce que des initiatives budgétaires et fiscales sont désormais plus probables dans de nombreux pays, les entreprises devraient bénéficier d’une dynamique de débouchés plus soutenue. Mais le plein effet de ces relances devrait surtout avoir lieu en 2018 et au-delà. Par ailleurs, une reprise de l’inflation pourrait être un prétexte que saisiraient les entreprises pour faire passer quelques hausses de tarifs et permettre d’améliorer leurs marges. Au vu de l’actuelle valorisation des marchés d’actions, les phases de publications de résultats pourraient toutefois être ponctuellement délicates pour certaines entreprises ou secteurs. Nous maintenons notre surpondération sur les actions en ce début d’année 2017.
Obligations souveraines
Différentiel de rendement entre le 10 ans Allemagne et le 10 ans USA
Sources : Bloomberg, WeSave
L’élection de D.Trump semble avoir libéré le principe de soutiens budgétaires et fiscaux, et cela bien au-delà des frontières américaines. Ces dérapages budgétaires volontaires nécessiteront l’émission de nouvelles obligations par les Etats, ce qui devrait peser sur la performance des obligations déjà en circulation. Par ailleurs, l’inflation et les perspectives d’inflation semblent désormais plus fermes, notamment du fait du rebond des matières premières depuis février 2016. C’est pourquoi le soutien des banques centrales au travers de leurs politiques monétaires accommodantes sera progressivement moins impératif. Plus de croissance et d’inflation incitent à privilégier les actifs financiers volatils plutôt que les obligations souveraines. Nous persistons dans notre sous-pondération sur les obligations d’Etat.
Obligations d’entreprises
Différence de rendement entre le High Yield US et le High Yield de la zone €
Sources : Bloomberg, WeSave
Le cycle économique devrait être un peu plus soutenu grâce à des politiques budgétaires et fiscales plus favorables. Les entreprises devraient ainsi bénéficier à la fois de débouchés plus étoffés, mais aussi d’une fiscalité progressivement allégée. Ceci devrait permettre de dégager des bénéfices nets additionnels et de conforter la trésorerie de ces sociétés. Qui plus est, de nombreuses multinationales ont su profiter des conditions de financement exceptionnellement favorables récentes pour se constituer un « trésor de guerre ». C’est pourquoi, malgré la hausse actuelle des taux sur les obligations souveraines, les obligations d’entreprises devraient rester recherchées par les investisseurs en quête de rendement. De plus, le risque de défaut pourrait régresser encore un peu, ce qui devrait être plus spécifiquement favorable aux obligations d’entreprises « high yield ».
Devises
Evolution du Yuan chinois contre Dollar
Sources : Bloomberg, WeSave
Si il est effectivement mis en œuvre, le programme budgétaire et fiscal de D.Trump devrait fortifier la croissance et l’inflation américaine. C’est pourquoi la FED devrait être amenée à durcir plus vite et plus fortement sa politique monétaire que ce que les observateurs envisageaient auparavant. Ceci explique la récente hausse du Dollar. Parce que les incertitudes politiques resteront nombreuses en Europe en 2017 (cf. démarrage du « Brexit », élections en France et en Allemagne,…), la BCE devrait pour sa part rester accommodante. Les différentiels de croissance et de politique monétaire transatlantique pourraient ramener la parité Euro-Dollar à 1, voire même en deçà. Pour ce qui est des pays émergents, l’éventualité d’un durcissement des relations internationales pourrait conduire à quelques dévaluations compétitives.
Matières premières
Nombre de forages pétroliers OPEP et non-OPEP
Sources : Bloomberg, WeSave
Les prix pétroliers sont bien orientés du fait de l’accord trouvé entre pays de l’OPEP, et auquel se sont associés plusieurs pays non-OPEP. Début 2017, les statistiques de production pétrolière seront donc particulièrement scrutées afin de vérifier si ces quotas envisagés sont respectés. Toutefois, la production aux Etats-Unis pourrait neutraliser ces efforts. Pour ce qui est des métaux industriels, la perspective d’une croissance américaine stimulée par des soutiens budgétaires et fiscaux profite à ce segment de la cote, mais un possible durcissement des relations internationales pourrait en revanche nuire à l’activité des pays émergents et donc au prix de ces métaux. L’or souffre pour sa part de la remontée du Dollar et de celle des taux d’intérêts réels. Les aléas climatiques et stocks déjà constitués resteront déterminants pour les prix des denrées alimentaires.
Émergents
Différentiel entre les rendements souverains émergents (en $) et les rendements souverains américains
Sources : Bloomberg, WeSave
L’élection de D.Trump a interrompu l’appétit des investisseurs pour les actifs financiers dans les zones émergentes. En effet, l’éventuel isolationnisme américain pourrait être contagieux, ce qui aurait pour conséquence d’asphyxier les échanges internationaux. La forte dépendance persistante des pays émergents à l’égard de leurs recettes à l’exportation incite à la prudence. Par ailleurs, l’appréciation du Dollar fragilise la compétitivité des pays émergents ayant une parité fixe avec le billet vert, et renchérit le coût des remboursements pour les entreprises émergentes endettées en Dollar. Enfin, la très forte accélération de la dette chinoise (250% du PIB désormais) inquiète les stratèges quant à la pérennité de la croissance du pays qui représente aujourd’hui 14% du PIB mondial et 1/3 du poids des émergents à elle seule.