Date de publication : 8 janvier 2018

Vue des actifs

Actions

En 2017, les marchés d’actions ont affiché des performances dispersées (sous-performance relative de la zone Euro notamment), mais en réalité très homogènes après retraitement des effets de fluctuations des devises. Pour 2018, les perspectives macroéconomiques restent favorables (cf. relèvement des prévisions de l’OCDE et du FMI). Le vote par le Congrès américain d’un important allègement fiscal devrait favoriser la dynamique du pays et, par effet domino, la croissance mondiale. Les conditions de financement de l’économie restent favorables pour l’investissement et les fusions et acquisitions, même si certaines banques centrales seront désormais moins accommodantes. Nous maintenons notre surpondération sur les actions.


Obligations souveraines

Taux à 10 ans (en %) de la zone euro pondéré par le PIB du pays

2017 aura été une année à peu près blanche pour beaucoup d’obligations souveraines. L’important allègement fiscal décidé aux États-Unis devrait accélérer la croissance du pays. La FED est donc confortée dans sa décision de remonter graduellement ses taux directeurs et de réduire son Bilan. Les autres grandes banques centrales devraient devenir elles aussi progressivement moins accommodantes, surtout si l’inflation venait à accélérer. Le retrait des banques centrales implique que les obligations souveraines dépendront désormais bien plus des flux d’acheteurs privés. La faiblesse persistante des rendements des obligations d’État nous incite à rester sous-pondéré sur cette classe d’actifs. En revanche nous sommes favorables aux obligations indexées sur l’inflation.


Obligations d’entreprises

Rendement moyen (en %) des obligations à haut rendement (high yield) dans le monde

Le contexte économique reste favorable aux porteurs d’obligations d’entreprises. En effet, la bonne synchronisation et l’accélération de la croissance mondiale aident les entreprises à réaliser des bénéfices, le remboursement des créanciers étant alors aisé. De plus, la compétition entre les états incite à baisser les impôts sur les sociétés (réduit de 35% à 22% aux États-Unis par exemple), les bénéfices dégagés étant alors plus rapides et plus importants qu’auparavant. Enfin, les conditions d’emprunt restent historiquement faibles pour les entreprises. Nous surpondérons encore les obligations d’entreprises, mais les obligations à haut rendement (« High Yield ») nous semblent en revanche offrir de trop faibles rendements par rapport aux risques de défauts potentiels.


Devises

Performance de l’Euro contre Dollar et face au panier pondéré par la liquidité des principales devises (Base 100 = 30/12/16)

En 2017, l’Euro s’est particulièrement apprécié face au Dollar, mais a aussi beaucoup progressé face aux autres grandes devises. L’Administration Trump étant parvenue à arracher au Congrès américain un très fort allègement de la fiscalité nationale, c’est désormais plutôt en Europe que se situent les aléas politiques : velléités d’indépendance de la Catalogne, absence de coalition gouvernementale en Allemagne, élections à venir en Italie, Brexit, etc. Par ailleurs, les divergences de politiques monétaires transatlantiques devraient plutôt favoriser une appréciation du Dollar début 2018. À plus long terme, l’ampleur des excédents commerciaux dégagés par l’Union Européenne et une rigueur budgétaire plus forte qu’aux États-Unis militent pour la poursuite de l’appréciation de l’Euro.


Matières premières

Part de la Chine dans la consommation mondiale (en %)

Hormis les denrées alimentaires qui ont plutôt baissé, les métaux industriels, les métaux précieux et l’énergie ont connu une forte progression en 2017. En effet, la croissance économique mondiale a surpris favorablement, notamment du fait de l’accélération de la croissance chinoise. L’ampleur de la consommation chinoise de matières premières explique notamment la bonne tenue des prix. Même si la croissance chinoise devrait ralentir en 2018, la bonne synchronisation de la croissance mondiale, mais aussi des déficits de capacités de production, de transformation et de stockage de certaines matières premières devraient favoriser des hausses de prix additionnelles début 2018. Nous restons acheteurs des matières premières et notamment de l’or pour son statut spécifique d’actif « refuge ».


Émergents

Rendement des actions et des obligations émergentes (Base 100 = 30/12/16)

La forte performance des actifs émergents en 2017 explique que les investisseurs soient tentés de prendre des bénéfices en fin d’année, d’autant que leur liquidité est parfois aléatoire. De plus, les investisseurs craignent que la Chine n’ait soutenu artificiellement sa croissance en début d’année afin d’afficher un bilan favorable avant le 19e Congrès du Parti Communiste. En effet, depuis que ce Congrès s’est tenu, plusieurs statistiques laissent présager d’un essoufflement de la croissance chinoise, incitant à plus de prudence sur les actifs émergents. Enfin, alors que les pays émergents ont bénéficié depuis plusieurs années d’un recul de leur inflation, justifiant que leurs banques centrales soient accommodantes, l’inflation devrait remonter en 2018, ce qui signifie que les conditions financières devraient se durcir un peu. Une sous-pondération tactique des émergents semble préférable.

Vues des actifs, décembre 2017

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: Éclaireur Janvier 2018Économie et marchés