Date de publication : 7 juin 2018

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Actions

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Les performances des actions ont été très contrastées en mai. En dépit du fort rebond du Dollar qui pénalise la compétitivité des entreprises américaines, ces dernières ont été plutôt considérées comme une zone refuge pour les investisseurs s’inquiétant des émergents ou de certains membres de l’Union Européenne. Le rebond du Dollar affecte en effet la charge d’endettement des entreprises des pays émergents, alors même qu’elles sont déjà desservies par des incertitudes croissantes quant au commerce international. Pour ce qui est de la zone Euro, les fragilités politiques de l’Italie et de l’Espagne reviennent au premier plan et relancent les doutes quant à la stabilité financière de la zone. Les actions bénéficient toutefois encore de perspectives bénéficiaires favorables, de fusions et acquisitions fréquentes, et de versements de dividendes et rachats d’actions soutenant les cours de bourse. En mai, nous avons réduit notre exposition et nous sommes désormais neutres sur les actions.


Obligations souveraines

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En mai, les obligations souveraines de la zone Euro ont été le centre d’attention majeur des investisseurs. En effet, l’alliance politique contre nature en Italie entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles a relancé les doutes quant à la volonté du pays de demeurer au sein de la zone Euro. Ceci a immédiatement provoqué une très vive tension sur les obligations italiennes, mais aussi sur celles des pays les plus fragiles de la zone (Espagne, Portugal, Grèce). Les investisseurs se sont en revanche reportés sur les obligations des États jugés les plus sûrs, notamment sur le Bund allemand. Cette soudaine volatilité des obligations souveraines de la zone Euro pourrait contraindre la BCE à temporiser dans son ambition de normaliser sa politique monétaire. Bien que le cycle économique soit désormais plus mature et que les incertitudes économiques se multiplient, nous maintenons notre simple neutre sur les obligations souveraines du fait de rendements encore modestes.


Obligations d’entreprises

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Durant la première moitié de mai, l’ensemble des obligations d’entreprises ont vu leurs rendements continuer de monter. Toutefois, en fin de mois, une discrimination de performance s’est établie selon la qualité de Bilan des entreprises. Les obligations des sociétés bénéficiant de Bilans très solides (“Investment Grade”) ont effacé leurs pertes de début de mois, accompagnant en cela la détente observée sur les principales obligations d’États. En revanche, les entreprises fragiles (“High Yield”) ont vu la  rémunération de leurs obligations continuer de monter car étant plus exposées aux aléas de l’activité économique. À noter que les obligations “High Yield” européennes ont été tout particulièrement affectées par l’anxiété due à la crise politique italienne. Nous restons surpondérés sur les obligations d’entreprises et sommes désormais plus constructifs sur le “High Yield” dont le couple rendement-risque nous semble désormais plus équilibré.


Devises

Devises

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Après avoir oscillé durant trois mois autour de 1.23, la parité Euro-Dollar semble désormais basculer brutalement en faveur du Dollar, prenant à revers beaucoup d’investisseurs. Ceci s’explique notamment par le différentiel de politique monétaire transatlantique, tendance accentuée par la crise politique italienne. Sans surprise, la FED devrait durcir encore sa politique monétaire en 2018 (3-4 hausses attendues sur l’ensemble de l’année). En revanche, la BCE pourrait être contrainte de modifier le calendrier de fin de son “quantitative easing” si la crise politique italienne venait à provoquer une crise de financement dans la zone. Qui plus est, plusieurs devises émergentes importantes connaissent un début d’année difficile, favorisant la performance relative du Dollar. Comme en 2017, les devises devraient être un facteur discriminant pour les performances des divers actifs financiers, d’où l’attention toute particulière qu’il convient de leur accorder.


Matières premières

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Après avoir gagné près de 20% depuis le début de l’année et franchi fugitivement le seuil des 80$, les prix du pétrole marquent le pas fin mai. L’Arabie Saoudite et la Russie ont en effet laissé entendre qu’elles pourraient intensifier leurs productions respectives, notamment afin de se substituer au Venezuela qui ne parvient pas à produire assez. Une telle décision serait d’autant plus facile à adopter que la forte hausse récente du Dollar permet de compenser un éventuel repli des prix pétroliers. Au delà de 80$, certains stratèges s’inquiètent en revanche de l’impact négatif que cela pourrait avoir sur la demande de pétrole et sur la croissance économique mondiale, le coût énergétique participant beaucoup à celui des autres matières premières (extraction, transformation, transport,…). En tactique, nous prenons des bénéfices sur les matières premières en passant neutres sur la classe d’actifs, sauf sur l’or qui nous semble encore attrayant.


Émergents

Emergents

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Les actions et les obligations des pays émergents ont poursuivi leur contre-performance en mai. La décision prise par les États-Unis d’imposer effectivement des taxes additionnelles sur l’acier et sur l’aluminium ne font qu’accentuer les craintes quant à une possible dégradation significative du commerce international, ce qui influence beaucoup les perspectives de croissance des pays émergents. L’évolution des relations entre la Chine et les États-Unis sera dès lors tout particulièrement analysée par les investisseurs. Par ailleurs, le fort rebond du Dollar participe aussi du moindre attrait des actifs émergents puisqu’étant souvent endettés en Dollar et que le coût de leur dette remonte d’autant. La moindre visibilité quant à la croissance économique à venir nous incite à rester particulièrement prudents quant aux émergents du fait de leur forte volatilité boursière. Nous maintenons notre sous-pondération à l’égard de cette classe d’actifs.

Vues des actifs mai 2018

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: ÉclaireurÉclaireur Juin 2018Économie et marchés