Date de publication : 2 février 2018

Vue des actifs

Actions

Détail des performances sectorielles de l’indice européen Stoxx600 en janvier 2018 (en %)

En janvier 2018, les actions ont affiché de bonnes performances, mais les dispersions sectorielles sont déjà très fortes. Les marchés américains ont bénéficié de la baisse persistante du Dollar dopant la compétitivité du pays, mais plus encore de la prise en compte des impacts favorables du plan fiscal voté en fin d’année aux États-Unis. Les opérations de fusions et acquisitions sont nombreuses, confirmant implicitement la confiance des dirigeants d’entreprises dans leurs perspectives et leur volonté d’investir. Certains indicateurs macro-économiques sont désormais légèrement en deçà des attentes des économistes, mais probablement parce que celles-ci sont trop ambitieuses. Nous maintenons notre surpondération sur les actions.


Obligations souveraines

Ampleur de la hausse des taux d’intérêts souverains en 2018 en points de base (arrêté au 31 janvier 2018)

Hausse-taux-interets

Les obligations souveraines ont connu un début d’année difficile. La très forte synchronisation de la croissance économique mondiale, mais aussi plusieurs révisions en hausse des perspectives économiques pour 2018 et 2019, ont contraint les investisseurs à anticiper désormais plus d’inflation pour l’année en cours. Dès lors, la normalisation des politiques monétaires par les banques centrales pourrait être plus forte ou plus rapide qu’attendue auparavant, ce qui explique le repli des marchés obligataires. Nous restons sous-pondérés sur cette classe d’actifs, mais nous sommes en revanche toujours favorables aux obligations indexées sur l’inflation.


Obligations d’entreprises

Différence de rendement (en %) entre les obligations d’entreprises et les obligations d’État dans le monde

Difference-rendement-obligations

Le contexte économique reste plutôt favorable aux porteurs d’obligations d’entreprises par rapport aux obligations souveraines. En effet, la solvabilité de la plupart des entreprises est toujours particulièrement bien orientée, notamment du fait de taux d’intérêts encore historiquement bas et d’une activité économique internationale dynamique. De plus, la décision des Etats-Unis d’abaisser la fiscalité sur les sociétés pourrait inciter d’autres pays à en faire autant, ce qui améliorerait d’autant la solvabilité des entreprises. Nous restons surpondérés sur les obligations d’entreprises, mais les obligations à haut rendement (« High Yield ») nous semblent en revanche offrir de trop faibles rendements par rapport aux risques de défauts potentiels.


Devises

Performance du Dollar face aux principales devises (base 100 = 29/12/17)

A l’instar de 2017, le mois de janvier 2018 a été favorable à l’Euro face aux principales devises internationales, mais a surtout été néfaste au Dollar. Le nouveau recul du Dollar s’explique en partie par le risque de déficit budgétaire croissant des États-Unis suite à l’allègement fiscal voté en fin d’année. Mais les investisseurs s’inquiètent de plus en plus du risque de tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux fournisseurs étrangers. En effet, plusieurs membres de l’Administration américaine tiennent un discours équivoque quant à la valeur du Dollar, laissant entendre qu’il pourrait être favorable au pays qu’il baisse encore. Comme en 2017, les devises devraient être un facteur discriminant pour les performances des divers actifs.


Matières premières

Performance des matières premières (base 100 = 30/12/16)

L’actuelle synchronisation de l’économie mondiale soutient structurellement la demande pour les matières premières. De plus, le recul du Dollar accentue cette tendance puisqu’il augmente d’autant le pouvoir d’achat des acheteurs de matières premières, ces dernières étant généralement libellées en Dollar. Enfin, les industriels font attention à ne pas déséquilibrer les marchés par des excès de production. Les cours des matières premières sont donc bien orientés en ce début d’année 2018. L’évolution des prix des matières premières sera observée attentivement par les investisseurs, notamment parce qu’il s’agit d’une composante significative de l’inflation. Nous restons acheteurs des matières premières et notamment de l’or pour son statut spécifique d’actif « refuge ».


Émergents

Historique des rendement des obligations émergents (en %)

Les pays émergents bénéficient actuellement d’une conjoncture favorable. Beaucoup d’entre eux voient leurs finances améliorées par le recul du Dollar, par la bonne tenue des cours des matières premières, mais surtout par la bonne synchronisation économique mondiale. Si en janvier les flux internationaux restent favorables aux actions émergentes, les marchés obligataires émergents s’essoufflent en revanche. L’une des grandes interrogations pour l’année 2018 est de savoir si la Chine décidera ou non de mettre en oeuvre les réformes structurelles indispensables sur le long terme. Si tel était le cas, la thématique « émergents » perdrait de son attrait. C’est cette inquiétude qui explique notre sous-pondération tactique persistante à l’égard des émergents.

Vues des actifs, janvier 2018

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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