Date de publication : 1 novembre 2016

Actions

Les premières publications trimestrielles des entreprises donner raison aux optimistes, bien que les quant aux perspectives restent toutefois encore prudents. La probable élection d’H.Clinton rassure les investisseurs : l’activité économique américaine et les relations extérieures du pays devraient être pérennisées, voire éventuellement dopées par un peu plus d’interventionnisme budgétaire. La FED prépare les esprits à sa prochaine hausse de taux, mais la rapide appréciation du Dollar pourrait réveiller l’hostilité de certains votants. Si des soutiens budgétaires plus marqués s’imposaient désormais dans le monde, cela pourrait compenser l’impact négatif sur les actions du début de normalisation des politiques monétaires. Pour des raisons de valorisations, nous demeurons neutres sur les actions.


Obligations souveraines

Alors qu’un second relèvement des taux directeurs américains semble désormais mieux intégré, les investisseurs sont en revanche plus fébriles quant à la politique monétaire à venir de la BCE. En effet, son «quantitative easing» doit en théorie s’achever en mars 2017. Mais l’ampleur des incertitudes politiques en Europe l’an prochain (Brexit, élections en France et en Allemagne,…) justifie d’un soutien monétaire prolongé, alors même que la BCE se doit d’examiner les modalités d’une graduelle modération de ses achats mensuels d’obligations. Parce que la croissance et l’inflation mondiale devraient rester modérées, les politiques monétaires demeureront majoritairement accommodantes. Toutefois la normalisation des taux d’intérêts insufflée par la FED pourrait peser encore sur les obligations souveraines, d’où notre sous-pondération persistante sur cette classe d’actifs.


Obligations d’entreprises

L’efficacité des politiques monétaires ultra accommodantes menées par les grandes banques centrales est toujours plus discutée. En effet, l’extrême faiblesse des taux d’intérêts altère la rentabilité des banques, et cela alors même que le secteur est encore fragile. Bien que souhaitables, les efforts de normalisation monétaire engagés par la FED engendrent de la nervosité sur les marchés obligataires, tant souverains que sur celui des entreprises. Parce que la solvabilité des entreprises reste bonne, et puisque la croissance économique mondiale semble pouvoir être renouvelée l’an prochain, ceci milite pour la conservation en allocation des obligations d’entreprises. Tant que les défauts de paiements ne dégénèrent pas, les entreprises notées «High Yield» offrent des rendements encore attrayants pour une volatilité bien moindre que les marchés d’actions.


Devises

Alors que l’été avait permis d’apaiser la volatilité entre les principales devises suite au «Brexit», leurs divergences s’accentuent de nouveau. La volonté affichée par T.May d’engager des discussions «fermes» avec l’Union Européenne a provoqué un nouveau reflux de la Livre. La Banque d’Angleterre devra trancher entre son soutien à l’activité et la lutte contre l’inflation à venir. La BCE a pour sa part démenti envisager de modifier les conditions de son «quantitative easing», bien qu’il soit dans ses missions de déjà s’y préparer. La nouvelle politique monétaire du Japon semble enfin affaiblir un peu le Yen et soulager la compétitivité des entreprises du pays. La crainte que D.Trump ne soit élu s’éloignant et la FED semblant confirmer son souhait de durcir sa politique monétaire prochainement, le Dollar devient le bénéficiaire naturel des faiblesses des autres devises.


Matières premières

Alors que les pays de l’OPEP sont parvenus à un pré-accord surprise en septembre afin de limiter leur production, les négociations quant aux «sacrifices» que chaque pays serait finalement amené à consentir sont bien plus âpres. En attendant que cette incertitude soit levée, les prix du pétrole se stabilisent autour de 50$, mais l’attitude non coopérative des pays non OPEP pourrait toutefois neutraliser les efforts du cartel. La dynamique étant actuellement favorable au Dollar, et les prix des métaux précieux évoluant souvent à l’inverse du billet vert, l’or continue de faire l’objet de prises de bénéfices suite à son envol après le vote du Brexit. Pour ce qui est des métaux industriels, la Chine semble enfin disposée à réduire sa production, mais via la mise en sommeil plutôt que par la suppression d’unités de production.


Émergents

Après un très fort regain d’intérêt auprès des investisseurs, les actions des pays émergents se stabilisent depuis le début de l’été. Cette stagnation semble coïncider avec le moindre appétit des investisseurs pour les matières premières, sachant que ce facteur avait fortement nui aux émergents durant les deux années précédentes. En revanche, les obligations souveraines ou les obligations privées de ces zones séduisent encore les investisseurs, le différentiel de rendement avec les obligations des pays développés restant importants. Si le Dollar devait s’apprécier trop fortement, des doutes pourraient toutefois alors germer quant à la tenue des devises émergentes, incitant alors les investisseurs à privilégier la liquidité des zones développées. Nous préférons conserver notre sous-pondération tactique sur cette classe d’actifs.

Vues des actifs, octobre 2016

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: Économie et marchés