Date de publication : 1 mars 2017

Les ETF et le risque de devises

Certains de nos clients souhaitent faire un point sur la présence dans les portefeuilles WeSave de fonds (ETF) dont le nom comprend les termes « Euro Hedged » (couvert du risque de change).
Lorsque nous investissons sur des marchés étrangers comme c’est le cas des marchés d’actions américains (NASDAQ) ou japonais (NIKKEI), nous exposons une partie des fonds à un risque de variation de la devise contre euro. En effet, comme nous sommes résidents français, l’ensemble des fonds que nous investissons dans des marchés étrangers doivent être rapatriés en euro pour que vous puissiez en bénéficier.
Le rapatriement des fonds en euro a une conséquence importante pour l’allocation d’actifs car la performance d’un indice peut varier du tout au tout selon la devise dans laquelle la performance est exprimée. Comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessous, les différences de performances exprimées en différentes devises sont importantes.

Si nous anticipons une amélioration de l’euro face à une autre devise, nous préférons utiliser des ETF couverts du risque de change.

Par exemple, sur l’année 2015, le NASDAQ a progressé de 8,43% pour un investisseur américain alors que sur la même période, pour un investisseur européen le NASDAQ a progressé de 20,74%. En 2007, c’est l’investisseur américain qui a connu une performance de +18,67% alors que l’investisseur européen a connu une hausse beaucoup plus faible, atteignant seulement 7,33%.
Grâce à cet exemple, on voit bien que la variation des devises est primordiale à toute allocation d’actifs. C’est là qu’interviennent les ETF dits Euro hedged. Ces fonds permettent à l’investisseur de bénéficier de la variation de l’indice sous-jacent sans risque de change.
Chez WeSave, nous utilisons ces ETF pour implémenter nos anticipations de variations de change. Si nous anticipons une amélioration de l’euro face à une autre devise, nous préférons utiliser des ETF couverts du risque de change. A l’inverse, si nous utilisons une forte baisse de l’euro, nous utilisons des ETF qui ne sont pas protégés du risque de devise afin de profiter pleinement de la variation de la devise qui dans ce cas est positive pour la performance du portefeuille. Enfin, si nous avons une vue mitigée ou pas de vues du tout, nous pouvons combiner l’ETF couvert et le non-couvert pour obtenir une exposition neutre à la devise.
Néanmoins cette protection a un coût. Par exemple, l’ETF iShares S&P500 en dollar coûte 0.4% par an alors que le même ETF mais couvert du risque de change coute 0.45% par an. A ces coûts directs, il faut également ajouter les coûts liés aux instruments financiers qui sont utilisés pour obtenir la couverture de change. Les instruments qui sont utilisés sont des futurs (ou des forwards) qui ont une date d’expiration. A l’approche de celle-ci, il est nécessaire de vendre ses positions et d’en racheter de nouvelles (on appelle ceci le roll) pour continuer à protéger le risque de change. Cette opération a un coût ou génère un gain selon que racheter de nouveaux contrats coûte plus ou moins cher que ce que la vente des anciens contrats rapporte.
En conclusion, il est important de garder à l’esprit que prédire les mouvements de devises est un exercice difficile (quel que soit l’horizon d’investissement) et que cela affecte grandement les performances finales des investissements. Nous utilisons les ETF couverts du risque de change pour protéger ou faire bénéficier nos portefeuilles des fluctuations de devises. Le risque de change est aussi présent sur les marchés de matières premières et d’obligations. Concernant les marchés d’obligations, il faut également prendre en compte le contexte de remontée de taux d’intérêt avant d’investir afin d’appréhender correctement l’ensemble des risques (cf. https://blog.wesave.fr/2016/11/pour-aller-plus-loin/).
Sources : Bloomberg, WeSave

Les ETF et le risque de devises – Pour aller plus loin

Rémy Lambinet
Rémy Lambinet

Rémy Lambinet est gérant quantitatif, docteur en mathématiques appliquées à la finance, expert des produits indiciels, il intervient régulièrement en 2015 sur les thématiques liées aux ETF. Il rejoint WeSave.fr en janvier 2016 en tant que responsable de la gestion quantitative.

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