Macro-économie :
- Depuis près de 20 ans, la croissance économique italienne sous-performe de 1% en moyenne celle de la zone Euro.
- L’Italie ayant une croissance structurellement faible, cela accroît la difficulté à respecter la contrainte européenne du rapport de dette/PIB (130% actuellement).
- Les autorités italiennes soutiennent que leur relance budgétaire et fiscale réduirait à terme le ratio dette/PIB, alors que Bruxelles veut que l’orthodoxie budgétaire soit préservée, d’où l’activation récente d’une procédure pour déficits excessifs.
Conséquences pour les portefeuilles :
Pour l’Union Européenne (UE), l’enjeu de l’élection de mai 2019 sera particulièrement important, alors que les Parlements nationaux tentent désormais de ratifier l’accord du Brexit. En dépit de la volonté de Bruxelles de contraindre tous les États membres au strict respect des règles budgétaires de l’UE, le poids de l’Italie est tel qu’il sera impossible de mener une confrontation jusqu’au-boutiste pouvant alimenter les votes contestataires. L’Italie pourrait aussi bénéficier de l’actuel affaiblissement du gouvernement allemand et d’une croissance européenne moins bien orientée pour faire valoir certains arguments budgétaires. Le coût de l’emprunt italien sur les marchés financiers restera le marqueur important pour la stratégie finalement adoptée par Rome durant les prochains mois.
Marchés financiers :
- Depuis que le référendum du Brexit a eu lieu (23 juin 2016), les taux d’intérêts du Royaume-Uni ont été en moyenne 0.63 points de base supérieurs à ceux de la zone euro (UE).
- En dépit des importantes incertitudes que le Brexit fait peser sur la croissance économique du Royaume-Uni, mais aussi des fortes variations de la Livre Sterling, l’évolution du différentiel de taux d’intérêts avec la zone euro est resté modéré.
Conséquences pour les portefeuilles :
Le comportement relatif des taux d’intérêts britanniques laisse entendre que les investisseurs internationaux s’attendent plutôt à une issue finale « constructive » quant au Brexit. Si cette rupture devait néanmoins aboutir à une impasse, faute de ratification parlementaire, la question du coût de financement de l’économie nationale deviendrait essentielle car il faudrait compenser le choc économique que cela impliquerait. La Banque d’Angleterre serait fortement sollicitée pour abaisser ses taux directeurs, voire mettre en place un nouveau “quantitative easing”. Dans cette hypothèse, la Banque Centrale Européenne (BCE) pourrait elle aussi devoir remettre en place une politique monétaire accommodante. Les devises seraient probablement l’actif financier « d’ajustement ».