Date de publication : 2 juin 2022

Marchés financiers

  • Le pétrole fait l’objet de cotations multiples dans le monde, les plus célèbres étant le Brent en Europe et le WTI aux États-Unis.
  • Chaque zone étant plus ou moins productrice de pétrole, il y a de ce fait des différences importantes de coûts de production, d’acheminement, de stockage… justifiant des différences de prix entre le Brent et le WTI.
  • Le WTI a d’habitude un prix bien inférieur au Brent, mais cette différence s’est brutalement resserrée en 2022.

Conséquences pour les portefeuilles :

Le différentiel entre le Brent et le WTI fluctue énormément depuis que le conflit en Ukraine s’est enclenché. Dans un premier temps, le prix du WTI a beaucoup moins monté en relatif que le Brent, le raisonnement des investisseurs étant que les États-Unis étant eux-mêmes un producteur majeur de pétrole, ils souffriraient moins du risque de pénurie que l’Europe. Mais les raffineurs européens n’ayant pas le choix que de chercher à s’approvisionner aussi sur les marchés américains afin de sécuriser leurs flux, le prix du WTI se tend et est désormais voisin de celui du Brent. Par ailleurs, la croissance économique américaine restant forte, le WTI fait l’objet d’une demande locale soutenue. Enfin, les États-Unis devront reconstituer les stocks stratégiques de pétrole libérés en urgence, ce qui soutient aussi les prix du WTI.

Macro-économie : 

  • La différence entre le rythme de progression des salaires et celui de l’inflation est une manière d’estimer la dynamique de pouvoir d’achat des salariés.
  • Lorsque ce différentiel est positif, le salarié voit son pouvoir d’achat s’améliorer, les salaires progressant plus vite que les prix.
  • La différence est aujourd’hui très négative, et sur des zones historiquement faibles, ce qui signifie que le pouvoir d’achat des employés américains s’est fortement dégradé. 

Conséquences pour les portefeuilles :

Les États-Unis représentent ¼ du PIB mondial, et le consommateur américain contribuant aux ⅔ du PIB américain, la consommation des ménages américains représente autour de 17% du PIB mondial. Le salarié américain bénéficie aujourd’hui d’un rapport de force favorable pour négocier à la hausse sa rémunération (+5,5%) : il y a 2 fois plus d’offres d’emplois que de chômeurs et le taux de chômage est de seulement 3,6% dans le pays. Pourtant, l’inflation est si forte (+8,3%) que son pouvoir d’achat se dégrade. Pour compenser cela, il est possible d’emprunter auprès des banques ou bien de réduire son épargne. Mais si cette situation se prolonge, la consommation décrochera et la croissance mondiale en sera affectée. Pour les investisseurs, se pose aussi la question de la persistance des marges bénéficiaires des entreprises.

Points macro et marchés – l’Éclaireur de juin 2022

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

Category: ÉclaireurÉclaireur Juin 2022
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