Date de publication : 6 mai 2024

Marchés financiers

  • L’évolution du taux de détention du capital des entreprises du CAC40 par les investisseurs étrangers étant une donnée « sensible » en termes de souveraineté économique, elle est suivie de près par les autorités françaises.
  • En 15 ans, ce taux est passé de 41,7% en 2008 pour retomber à 40,3% en 2022, après avoir atteint un pic à 47,8% en 2013 et touché un point bas de 39,4% en 2020.
  • En moyenne, sur 15 ans, ce taux a été de 43,2%.

Conséquences pour les portefeuilles :

La moindre détention des sociétés du CAC40 par les étrangers peut donner l’impression que ces entreprises ont perdu de leur attrait sur la durée. En réalité, même si ce pourcentage a diminué, la capitalisation boursière de l’indice ayant énormément monté durant ces 15 années, la masse de capitaux investis par les étrangers a en réalité triplé sur cette période pour atteindre désormais 770 Mds € ! Par ailleurs, la très forte surperformance des marchés américains a évidemment encouragé de nombreux investisseurs internationaux à y allouer de plus en plus de capitaux, et cela s’est fait aux dépens de toutes les autres places boursières dans le monde. Les étrangers sont en revanche moins intéressés par les sociétés françaises cotées ne faisant pas partie du CAC 40 : leur part au capital n’est que de 26 % fin 2022.

Macro-économie : 

  • La souveraineté d’un pays passe notamment par la question de la détention de sa dette par des investisseurs domestiques ou étrangers.
  • La dette de l’État français est majoritairement détenue par des investisseurs étrangers : 53,2% du total.
  • La dette française est ensuite essentiellement détenue par des établissements français ayant l’obligation de la détenir : environ 45% du total.  
  • Les OPCVM français ne détiennent qu’1,6% de cette dette.

Conséquences pour les portefeuilles :

Les dynamiques budgétaires, mais aussi d’endettement de la France font actuellement partie des moins bons élèves de l’Union Européenne, c’est pourquoi la note du pays pourrait être dégradée par une ou même plusieurs agences de notation. Faut-il craindre une défection des investisseurs étrangers ou bien une forte remontée du coût de l’emprunt du pays sur les marchés financiers ? En réalité, la notation resterait élevée, et les masses de capitaux ayant besoin de s’investir sur des produits obligataires sont colossales, et la France reste solvable aux yeux des investisseurs internationaux puisque la collecte de l’impôt reste très efficace. Par ailleurs, les flux acheteurs d’OAT par les Français restent dynamiques du fait du vieillissement de la population et d’un taux d’épargne record de 17,3% par les ménages français.

Points macro et marchés – l’Éclaireur mai 2024

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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