Date de publication : 25 février 2025

Lors de nos échanges réguliers avec la clientèle, un sujet revient ponctuellement, et même de façon plus fréquente depuis quelques mois : les « produits structurés » (fonds à formule, fonds à coupons, etc…). Il nous semble utile de vous faire quelques rappels succincts sur ce sujet.

Qu’est-ce qu’un « produit structuré » ?

Un produit structuré est un instrument financier créé pour répondre à des besoins spécifiques d’investissement et de gestion des risques, en combinant plusieurs produits financiers. Ces produits peuvent inclure des actions, des obligations, des produits dérivés, etc…. Ils sont conçus pour offrir des rendements spécifiques, des protections contre certaines pertes, ou pour tirer parti de scénarios de marché particuliers.

Exemple de produit structuré sur le CAC 40

Prenons un exemple fictif de produit structuré lié à l’indice CAC40, dont les caractéristiques seraient :

  • Sous-jacent : Indice CAC40.
  • Durée : 5 ans.
  • Coupon : 6 % par an.
  • Protection du capital : 90 % à l’échéance (le capital initial est protégé à 90 % sauf en cas de baisse excessive de l’indice).
  • Barrière de protection : 30 % du niveau initial de l’indice.

Le fonctionnement de ce produit structuré serait alors : 

  • Versement de coupons : chaque année, un coupon de 6 % est versé au souscripteur tant que le CAC40 ne baisse pas en dessous de la barrière de protection de 30 % par rapport à son niveau initial.
  • Protection du capital : à l’échéance de 5 ans, si l’indice CAC40 n’a pas baissé de plus de 30 % par rapport à son niveau initial, l’investisseur récupère au moins 90 % de son capital initial.
  • Perte de capital : si à l’échéance, l’indice a baissé de plus de 30 % et n’est pas remonté au-dessus de ce niveau à aucun moment pendant la durée de vie du produit, l’investisseur subira une perte proportionnelle à la baisse de l’indice au-delà de la barrière.

La mécanique financière précise permettant de créer ce type de produit financier importe peu, mais sachez qu’elle repose sur des supports financiers plus ou moins complexes … et souvent coûteux : actions et indices, options, obligations, contrats à terme, swaps, etc…

Dangers et points de faiblesses pour le souscripteur :

  • Complexité : les produits structurés peuvent être complexes et difficiles à comprendre, ce qui peut entraîner des malentendus sur les risques et les rendements potentiels.
  • Risque de crédit : si l’émetteur du produit structuré fait faillite, l’investisseur peut perdre une partie ou la totalité de son investissement.
  • Risque de marché : bien que certaines protections soient en place, les fluctuations importantes du marché peuvent entraîner des pertes.
  • Liquidité : certains produits structurés peuvent être difficiles à vendre avant leur échéance, entraînant un risque de disponibilité des capitaux.
  • Coûts cachés : les frais et commissions peuvent réduire significativement les rendements pour le souscripteur.
  • Plafonnement des gains : de nombreux produits structurés ont des plafonds de rendement maximum, et si le sous-jacent (CAC40 dans notre exemple) performe particulièrement bien, les gains potentiels de l’investisseur peuvent être limités par rapport à un investissement direct sur ce même sous-jacent.
  • Opportunités de rendements alternatifs : pendant que les fonds sont engagés sur le produit structuré, des opportunités peuvent s’offrir sur d’autres classes d’actifs, pouvant offrir de meilleurs rendements potentiels ou bien une diversification accrue.

Avantages pour l’émetteur du produit structuré : 

  • Marge : l’émetteur peut générer des marges bénéficiaires significatives en structurant et en vendant ces produits.
  • Diversification des revenus : les produits structurés permettent aux émetteurs de diversifier leurs sources de revenus au-delà des produits habituellement distribués.
  • « Fixer » la clientèle : les capitaux investis par la clientèle sont généralement figés pour une période longue, d’où une récurrence de revenus et de parts de marchés pour l’émetteur.

Si nous avons voulu vous faire ces quelques rappel, c’est parce que les autorités de régulation de la finance que sont l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ont créé un groupe de travail commun sur le sujet alertant quant aux risques de pertes en capital et frais élevés prélevés. La vigilance de ces superviseurs a été éveillée par le fait que ces produits financiers connaissent un succès très important actuellement : au 1er trimestre de 2024, ils ont représenté pas moins de 40% de la collecte en UC, contre 14,5% un an plus tôt !

Conclusion :

Certains produits structurés offrent des avantages intéressants pour les souscripteurs, tels que des rendements améliorés et des protections partielles du capital, mais ils comportent également des risques non négligeables en termes de complexité, de liquidité, de frais, etc… C’est pourquoi l’équipe de gestion et les conseillers de WeSave restent à votre disposition pour vous assister dans l’analyse des rendements-risques de certains de ces produits et, plus généralement, pour vous accompagner sur la durée dans vos divers projets d’épargne.

Produits structurés

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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