
En novembre, les marchés d’actions ont accéléré leurs progressions, la plupart des grands indices affichant de nouveaux records historiques, avant de rechuter du fait du variant sud-africain de la COVID. Cette accélération s’explique par les très bons résultats publiés par les entreprises, alors même que les investisseurs craignaient que les chiffres d’affaires et les marges bénéficiaires ne soient affectés par les pénuries ou les difficultés de transports. Par ailleurs, la Banque centrale américaine est parvenue à engager la réduction de ses achats d’obligations sans faire craindre de hausse de taux directeurs imminente, ce qui est un soutien aux valorisation des actions. Le cash mis en réserve par les investisseurs est désormais progressivement réinvesti sur les actions. Le contexte économique et financier nous semble justifier de rester encore surpondérés sur les actions.

En novembre, les rendements des obligations souveraines sont revenus à proximité des plus hauts de l’année, avant de se détendre en fin de mois du fait du variant sud-africain de la COVID. La FED a engagé le retrait progressif de ses achats d’actifs obligataires : les 120 Mds $ d’achats mensuels seront diminués au rythme de 15 Mds $ chaque mois jusqu’à l’été 2022. Pour autant, une hausse des taux directeurs américains est exclue à ce stade, en dépit de la forte inflation, cette dernière étant considérée comme « transitoire », et le redressement de l’emploi étant prioritaire. La BCE a confirmé vouloir maintenir le statu quo en 2022, et la question de ses achats mensuels arrivant à échéance en mars 2022 sera tranchée en décembre, une nouvelle enveloppe d’achats étant probable. Faute de rendements satisfaisants, nous maintenons notre sous-pondération sur les obligations souveraines.

La remontée des rendements souverains pénalise les obligations d’entreprises. Les investisseurs appliquent une prime de risque aux entreprises par rapport aux États, ces derniers ayant moins de risques de faire défaut grâce aux levées d’impôts ou émissions de monnaie. Une plus grande différenciation apparaît désormais entre les entreprises fragiles (i.e. « High Yield ») et celles réputées solides (i.e. « Investment Grade »). Les craintes de faillites de plusieurs promoteurs immobiliers chinois incitent à la prudence, de même que le fait que les aides des États approchent de leur terme. Enfin, ces entreprises sont moins prioritaires pour les fournisseurs, car moins solvables, ce qui complique leur activité. Nous maintenons notre surpondération sur les obligations d’entreprises, car offrant plus de rendement que les souveraines, mais restons à ce stade à l’écart du « High Yield ».

La fin d’année 2021 est caractérisée par une accélération des divergences entre parités de devises, notamment sur l’Euro-Dollar. Au delà de la question sanitaire, ce mouvement est probablement imputable aux divergences de politiques monétaires : les États-Unis ont commencé à réduire leurs achats obligataires, alors que ce n’est pas encore le cas de la BCE, et les investisseurs craignent bien plus une hausse des taux américaine qu’en zone Euro, du fait des perspectives d’inflation respectives. La volatilité sur la Livre Sterling s’est tendue, la Banque centrale britannique hésitant quant à la politique monétaire à mener. Les devises émergentes souffrent beaucoup de cette appréciation du Dollar. Le rythme de retour à la normale des économies affecte les parités de devises, facteur qu’il convient de surveiller pour les allocations d’actifs.

En novembre, le pétrole a vu ses cours baisser du fait du ralentissement économique chinois, et surtout par crainte des conséquences du nouveau variant sud-africain de la COVID. Par ailleurs, l’Administration Biden est parvenue à mobiliser plusieurs grands pays consommateurs pour que leurs réserves stratégiques de pétrole soient partiellement utilisées, l’OPEP étant toujours réticente à faire un geste additionnel sur sa production. Les métaux industriels ont baissé eux aussi du fait de la situation économique chinoise, notamment les craintes de tassement du secteur immobilier. Les métaux précieux se redressent enfin un peu, mais affichent encore un repli sur l’année. Le prix des denrées agricoles continue de se tendre, ce qui est inquiétant pour les populations des pays émergents notamment. Nous restons surpondérés sur les matières premières.

En novembre, et plus encore durant l’ensemble de l’année 2021, la performance des actifs émergents est restée très inférieure à celle des pays développés. Le ralentissement de la croissance chinoise inquiète les investisseurs car le pays a un poids très important dans les actifs des pays émergents : ⅓ des indices d’actions émergentes par exemple. De plus, le très fort retard de vaccination de ces pays complique leur retour à la normale (cf. variant sud-africain de la COVID), c’est pourquoi leur endettement préoccupe de nouveau certains investisseurs. Cette situation est par ailleurs compliquée par le renchérissement du Dollar face aux devises de la plupart de ces pays, car c’est la devise dans laquelle les importations ou dettes sont généralement libellées, autrement dit cela coûte plus cher à ces pays. Tactiquement, nous maintenons notre neutralité sur les émergents.