Date de publication : 1 avril 2025

Marchés financiers

  • Le montant total de la dette fédérale américaine est à ce stade de 28 211 Mds $, soit l’équivalent de l’intégralité du PIB du pays.
  • Pour la seule année 2025, les États-Unis doivent rembourser 8 601 Mds $, soit 30,5% du total de cette dette.
  • Toutes choses égales par ailleurs, durant les 4 années du mandat à venir de D.Trump (donc entre 2025 et 2028 inclus), ce sont 16 857 Mds $ qu’il faudra rembourser, soit 59,8% du total des obligations actuellement émises.

Conséquences pour les portefeuilles :

Pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires, l’Administration Trump, via E.Musk et son DOGE (Department Of Government Efficiency), veulent réduire drastiquement la dimension prise par l’administration fédérale. Ces économies doivent permettre des baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises. La brutalité de ces réductions de dépenses par le DOGE fait désormais craindre un ralentissement significatif de la croissance américaine, voire de tendre vers une récession. Ceci a eu pour effet de provoquer une importante détente des rendements des obligations américaines, les épargnants prenant des bénéfices sur les actions pour acheter des obligations du pays. Parce que le pays doit renouveler près d’⅓ de de son stock d’obligations cette année, cette baisse du coût de l’emprunt est particulièrement la bienvenue.

Macro-économie : 

  • En 70 ans, la dette totale américaine est passée de 128% du PIB, pour atteindre désormais 259% du PIB, soit +202% de progression durant cette période.
  • En termes de décomposition, la dette des ménages représente aujourd’hui 69% du PIB américain, quand celle du secteur privé est de 73%, et enfin celle de l’État 117%.
  • Dans le même temps, le PIB du pays en valeur est passé 3 021 Mds $ à désormais 23 400 Mds $, soit +775% de progression en 70 ans.

Conséquences pour les portefeuilles :

Le reproche fait aux États-Unis est d’avoir une dette qui s’emballe et qui serait désormais déraisonnable. Il est vrai que la dette du pays a énormément progressé durant les dernières années, et que le secteur public en porte une grande responsabilité. Il est toutefois réducteur de ne s’intéresser qu’à la dette, donc au passif des comptes, sans regarder l’évolution de l’actif, donc celle du PIB. La dette a été la source d’une formidable création de valeur pour le pays et d’enrichissement pour ses citoyens. Le débat actuel entre les Démocrates et les Républicains porte en réalité moins sur la dette que sur l’usage qui en est fait. L’Administration Trump considère que la sphère publique est hypertrophiée, que l’aide sociale est trop forte, et que la sphère privée aurait un meilleur usage des capitaux aujourd’hui mobilisés.

Points macro et marchés – l’Éclaireur avril 2025

Vincent Lequertier
Vincent Lequertier

Vincent Lequertier a 25 ans d’expérience en gestion d’actifs. Après une carrière à la banque d’Orsay, il est successivement directeur adjoint actions puis directeur actions. Spécialiste de la gestion allocataire, il devient en Août 2015, le responsable de la gestion allocataire chez WeSave.fr.

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