Marchés financiers :

- Comme tous les gouvernements, l’Etat américain finance son budget en émettant des obligations avec des échéances de remboursement plus ou moins éloignées.
- Les obligations à échéances courtes (jusqu’à 2 ans) sont particulièrement prisées par les investisseurs, le risque d’un éventuel défaut de paiement étant très prévisible.
- En mars, les obligations à 2 ans américaines ont vu leurs rendements décrocher très brutalement, passant de 5.1% le 8 mars à 3.8% le 24 mars.
Conséquences pour les portefeuilles :
Les rendements des obligations des Etats, notamment celles dont les maturités sont courtes, reflètent généralement bien l’état des anticipations à venir des politiques monétaires des Banques centrales. En début d’année, les investisseurs considéraient que les Banques centrales devaient encore lutter contre l’inflation, cette dernière étant bien au-delà de la cible théorique de 2% généralement visée. La crise bancaire actuelle modifie toutefois radicalement la donne, c’est pourquoi les rendements des obligations à 2 ans ont fait une volte-face historique, tant par l’ampleur que par la vitesse : -130 points de base de recul des taux en moins d’un mois. Aux yeux des banquiers centraux, la stabilité financière est prioritaire sur l’inflation, quitte à lutter de nouveau contre l’inflation quand la crise bancaire sera apaisée.
Macro-économie :

- Les actifs financiers détenus par la Banque centrale américaine (FED) varient de façon importante depuis plusieurs années.
- Durant la COVID, la FED a acheté massivement la dette de l’Etat américain, d’où un pic de son Bilan à 8965 Mds $ en avril 2022.
- La FED est parvenue à réduire temporairement son Bilan à 8340 Mds $ en février 2023 (soit -626 Mds $) mais, avec la crise bancaire actuelle, ce dernier remonte très vite : 8706 Mds $ (soit +366 Mds $ en 1 mois) !
Conséquences pour les portefeuilles :
Le Bilan des Banques centrales est scruté car c’est la manifestation d’un des axes de la politique monétaire. Lors des dernières crises majeures, les Banques centrales ont acheté massivement les obligations émises par les Etats (i.e. le « quantitative easing »), pour faciliter leurs soutiens économiques. L’inflation a contraint les Banques centrales à durcir leurs politiques monétaires par la remontée des taux directeurs, mais aussi en réduisant progressivement les obligations détenues. La crise bancaire actuelle a toutefois contraint les Banques centrales à prendre en gage des obligations en échange de cash reversé aux banques commerciales. Ces opérations ne sont pas du « quantitative easing », puisque n’étant pas vouées à durer : il ne faut pas conclure hâtivement au retour des politiques monétaires accommodantes !